Dans sa quête d’une solution définitive à l’insécurité qui sévit à l’Est du territoire de la RDC, le président Félix Tshisekedi n’entend pas s’en tenir exclusivement à la solution militaire. Le chef de l’Etat de la RDC l’a déclaré au quotidien belge Le Soir, peu avant de regagner Kinshasa jeudi 17 mars 2022.
Félix Tshisekedi se rendra ainsi en avril prochain à Bujumbura au Burundi pour discuter des questions relatives à la paix en RDC et dans la région avec son homologue burundais. A Bujumbura se tiendra, en effet, le 11ème sommet du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord cadre d’Addis-Abeba, dont le président Congolais assure la présidence tournante depuis le mois dernier.
Félix Tshisekedi rencontrera également, dans quelques jours en Jordanie, son homologue du Rwanda, Paul Kagame.
Dans cet entretien au journal belge, le chef de l’Etat réaffirme sa détermination à éradiquer l’insécurité dans la partie Est de la RDC. «Résoudre les problèmes sécuritaires, c’est mon obsession et je suis déterminé à ramener la paix. C’est pour cela que j’ai voulu mutualiser les opérations et impliquer les pays voisins, ce qui nous a amenés à lancer des opérations avec l’armée ougandaise contre les ADF (Allied Democratic Forces, qui sévissent dans l’Ituri)», a-t-il déclaré.
Il a évoqué particulièrement le processus DDR et la problématique des groupes armés étrangers qui pullulent dans l’Est congolais. «Pour les nationaux, le processus de désarmement a commencé et nous allons avoir une grande réunion avec tous nos partenaires pour booster ce désarmement. Quant aux groupes armés étrangers, je vais essayer de régler cette question à la fois de manière bilatérale et sur le plan régional. Il y a, par exemple, les groupes armés des Red Tabara qui combattent le régime burundais, les FDLR qui veulent déstabiliser le Rwanda, tout cela depuis le sol congolais. Nous ne pouvons accepter cela».
Les troupes burundaises sont signalées dans l’est de la RDC depuis quatre mois, selon les sources onusiennes et militaires: «Je rencontrerai prochainement le président Kagame en Jordanie et, en avril, je me rendrai au Burundi pour rencontrer le président Ndayishimyie. Je veux faire de cette région de l’Est un havre de paix et de développement, elle a tous les atouts pour cela. Je ne veux pas que l’on donne la haine en héritage aux générations à venir».
Sept chefs d’Etat étaient d’ailleurs réunis fin février à Kinshasa pour évaluer l’application d’un accord sur la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs africains signé il y a neuf ans à Addis Abeba.
AVEC AGENCES