Depuis août 2021, la mine Tenke Fungurume est au cœur de tensions entre l’Etat congolais, soucieux de réévaluer les réserves de cuivre-cobalt pour s’assurer un «partenariat gagnant-gagnant», et China Molybdenum, propriétaire à 80 % du projet.
En RDC, le tribunal de commerce de Lubumbashi a nommé par ordonnance un administrateur provisoire à Tenke Fungurume détenue à 80 % par China Molybdenum. Cette décision retire la responsabilité de la gestion de la mine au directeur général actuel, Jun Zhou, au profit de Sage Ngoie Mbayo, représentant de la Gécamines au projet.
Le nouvel administrateur sera chargé de «réconcilier les deux partenaires sur les points de divergence, notamment l’accès aux informations techniques et aux affaires sociales de la société», précise Reuters.
On rappelle que c’est la Gécamines, propriétaire des 20 % d’intérêts restants dans Tenke, qui a demandé en décembre la nomination de cet administrateur, dans un contexte de tensions entre le groupe chinois et l’Etat. Ces tensions ont démarré en août 2021 avec la mise en place par Kinshasa d’une commission chargée de fournir une estimation des réserves de la mine.
Depuis, peu d’informations filtrent sur l’évolution de cette enquête qui s’inscrit dans le cadre plus large de l’examen des actifs miniers de la RDC voulu par le président Félix Tshisekedi. Qui estime en effet que les Congolais ont une part insuffisante des recettes générées par les richesses de leur sous-sol et veut renégocier les contrats miniers.
Le dernier succès en date de cette stratégie est la récupération par l’Etat congolais d’actifs miniers et pétroliers évalués à 2 milliards USD, acquis précédemment par le milliardaire israélien Dan Gertler dans le cadre d’accords «douteux».
China Molybdenum a acquis 56 % d’intérêts dans la mine Tenke en 2016, auprès de l’américain Freeport Mc MoRan, avant de racheter une participation supplémentaire de 24 % quelques années plus tard.
La mine a produit 182.600 tonnes de cuivre et 15.400 tonnes de cobalt en 2020, mais son propriétaire a annoncé en août dernier un investissement de 2,5 milliards USD pour augmenter la production annuelle de cuivre de 200.000 tonnes et celle de cobalt de 17.000 tonnes.
AVEC AGENCES