Depuis son retour à Kinshasa le 6 janvier après une tournée dans le grand Kasaï, Félix Tshisekedi accorde la plus grande importance à ce qui apparaît désormais comme une des préoccupations principales de sa première mandature : le programme de développement à la base des 145 territoires que compte la RDC. A deux ans de la prochaine présidentielle, le président de la République est décidé à en découdre avec le sous-développement de ce qu’on appelle l’arrière-pays, mais qui représente la plus grande partie de l’électorat national. En trois semaines, il aura personnellement dirigé trois réunions du comité de pilotage de ce programme doté d’une cagnotte déjà disponible de 450 millions USD. La dernière en date, mercredi 26 janvier, a réuni à la cité de l’UA plusieurs ministres et membres de son cabinet conduits par Guylain Nyembo. But de la rencontre, (re)faire le point sur la mise en œuvre du calendrier en préparation et examiner l’exécution de ce programme lancé le 9 octobre 2021 à Kenge dans la province du Kwango.
Solution aux problèmes
A toutes les escales de son long périple dans le grand Kasaï, le chef de l’Etat a longuement commenté ce programme de développement à la base, présenté à ses interlocuteurs, des foules venues l’accueillir et l’écouter, comme la solution à bon nombre de problèmes qui les assaillent au quotidien. De retour à Kinshasa, il est passé de la parole à l’acte. C’est quitte ou double pour Fatshi qui a choisi de prendre le taureau par les cornes en impulsant le développement du pays par la base par la mise en place d’une coordination, d’appui conseil et d’inspection de l’action de l’Etat et de la province.
La loi organique portant subdivision territoriale stipule, en effet, que le territoire est une «entité territoriale déconcentrée dépourvue de personnalité juridique», où l’autorité administrative, nommée et révoquée par le président de la République, représente l’Etat congolais. C’est dans ce point névralgique du développement du pays, que Félix Tshisekedi entend placer le curseur de son action la plus significative à la tête de la RDC.
Entités de base
Dans le territoire, l’administrateur veille à l’exécution des lois et règlements provinciaux ainsi qu’au maintien de l’ordre public, certes. Mais il veille aussi à l’exécution de la politique du gouvernement central en matière des finances, de budget et de la planification des projets. Les soins de santé primaire, l’éducation, l’agriculture, la promotion et la protection de l’environnement, l’entretien des réseaux routiers d’intérêt national et local, l’exécution des programmes économiques et sociaux de l’Etat sont aussi, naturellement, des matières relevant de ses attributions. Même si, comme un peu partout dans les différents services étatiques, il y a des lustres que personne n’entend parler de frais de fonctionnement à ce niveau. Tshisekedi entend y remédier à court terme en parant au plus pressé.
La première réunion du comité de pilotage du programme de développement à la base, le 13 janvier 2022, en avait levé les grandes orientations : aménagements des routes de desserte agricole, de centres de santé et revalorisation du tissu économique. Le ministre du Plan, Christian Mwando, a présenté la matrice du projet après en avoir préalablement discuté avec les responsables territoriaux qui y ont apporté amendements et suggestions.
Dimanche 16 janvier, le président a convoqué la deuxième réunion du comité de pilotage du programme de développement à la base consacrée aux choix opérationnels et à la répartition des tâches entre ministères sectoriels et cabinet présidentiel, ainsi qu’à l’approfondissement de la planification stratégique.
Mercredi 19 janvier, c’était au tour du 1er ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, de réunir le comité de pilotage pour étudier le déroulement effectif des travaux et leur mise en œuvre effective au niveau de l’exécutif.
Le programme de développement durable à la base, qui bénéficie de la coopération chinoise, devrait être lancé avant fin janvier.
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