Les adversaires de l’Etat de siège au Nord-Kivu et en Ituri se déchaînent sans répit depuis quelques semaines, révélant de plus en plus les faiblesses de leurs cuirasses. A la multiplication des rapports exclusivement à charge contre les opérations militaires en cours dans ces deux provinces martyres, ils ajoutent des statistiques exagérément alarmantes, à la fois pour décourager les populations et jeter le discrédit sur les forces loyalistes au front. Résultats : l’opinion ne sait plus à quel saint se vouer pour apprécier l’évolution de la situation sur le terrain.
A Drodro, une localité de la province de l’Ituri située à 60 km de Bunia a été l’objet d’une attaque meurtrière des miliciens de la CODECO lundi 22 novembre 2021. En plus de dégâts matériels importants causés par les assaillants, de nombreux morts ont été enregistrés: 12 au total, selon le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement qui s’était exprimé sur le sujet le même jour à l’occasion d’un point de presse conjoint avec son collègue de l’Industrie.
Tirer premier
Seulement, plusieurs heures avant les chiffres officiels du gouvernement, le Baromètre sécuritaire du Kivu, un organisme lié au groupe d’étude sur le Kivu (GEC) qui tire ses titres de noblesses de son association avec une université américaine, avait déjà placé la barre haut.
Dès 0 h 49, ce lundi 22 novembre, @KivuSecurity annonçait qu’«au moins 107 corps ont été retrouvés après l’attaque, hier et aujourd’hui, des villages de Drodro, Largu et environs (territoire de Djugu, Ituri) par des miliciens CODECO. La grande majorité des morts sont des civils». Les conséquences de ce communiqué largué dans une précipitation manifeste ont été telles que les élus de l’Ituri, entre autres, ont exigé aussitôt des enquêtes gouvernementales pour clarifier la situation de Drodro. Non sans dénoncer et condamner au passage l’inefficacité de l’Etat de siège, accessoirement présentée comme une mesure visant la fin du jour au lendemain des exactions qui durent depuis plusieurs décennies dans la région.
Le mouvement de Lutte pour le Changement (Lucha), spécialisé dans la subversion, n’a pas loupé l’occasion d’enfoncer le clou en annonçant dans un tweet, le même jour : «107 corps, la plupart des civils (déplacés) dans la seule attaque de Drodro … 107 femmes, hommes, enfants». Le relais opéré par la Lucha se passe de commentaires : c’est une véritable incitation à tout sauf à la compassion avec les victimes : «Jusqu’à quand Kinshasa et le monde vont-ils rester indifférents à cette tragédie sans fin !», ponctue le mouvement.
Faux bilans
Sur les lieux d’affrontements, les FARDC avaient repris le contrôle de Drodro le même lundi, selon des informations disponibles dès 3 h 00, sur lesquelles Le Baromètre et la Lucha sont demeurés étrangement muets. S’agissant du bilan, il faisait état de la mort de 12 ou 15 personnes, selon des sources.
A Kinshasa, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement faisait état un peu plus tard d’à peu près le même nombre de victimes, soit une vingtaine ainsi que plusieurs maisons incendiées.
LE MAXIMUM
ETAT DE SIEGE : DES OFFICINES D’INTOX S’ACTIVENT A Drodro, ils ont multiplié les victimes par 100
