Malgré l’appel récent du président de la République aux personnalités politiques au respect du code de la route, certains membres du gouvernement et du parlement continuent d’enfreindre les règles sur les artères de la capitale.
Face à la persistance de ces antivaleurs, le commissaire provincial de la Police nationale congolaise, ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo a, dans un communiqué vendredi 29 octobre 2021, annoncé l’interpellation dès lundi 1er novembre 2021, de tous ceux qui rouleront dans le sens contraire sur la voie publique ou circuleront à bord des véhicules avec plaques d’immatriculation voilées. «Depuis un certain temps, il est observé avec amertume la mise en circulation à travers la capitale d’un nombre important de véhicules sans plaque d’immatriculation ou avec plaque d’immatriculation voilée et/ou avec gyrophare. Ceux également qui empruntent la voie publique dans le sens contraire au point de heurter la conscience de la haute hiérarchie qui a décidé de mettre fin à ce genre de pratique. À cet effet, sur instruction de la haute hiérarchie, le commissaire provincial de la Police Ville de Kinshasa porte à la connaissance du public kinois qu’à partir de ce lundi 01 novembre 2021, tout véhicule en circulation faisant l’objet des incriminations ci-haut dénoncées sera intercepté par les éléments de la police, saisi, mis à la fourrière et son chauffeur sanctionné d’une forte amende», lit-on dans ce communiqué.
Coup d’épée dans l’eau ?
Le général Sylvano Kasongo n’est pas à son premier coup de gueule. Chaque fois qu’il annonce ce genre de sanctions vis-à-vis de ceux qui violent le code de la route, ce sont les membres du gouvernement et les autorités militaro-policières qui le défient. Quand on sait comment les agents de la PCR sont maltraités à cause du trafic d’influence, que ferait un pauvre policier de circulation routière, sachant d’avance son sort, face à un ministre indigne qui appellerait le VPM de l’Intérieur pour se plaindre même de son comportement incorrecte ?
Dans l’opinion, on estime que les premières sanctions devront être infligées aux policiers d’escorte dont les véhicules ne disposent pas de plaques d’immatriculation ou bâchés comme ceux des véhicules des autorités qu’ils escortent. Parce qu’à entendre souvent la défense des collaborateurs de certains ministres, ce sont les policiers gardes du corps et les chauffeurs qui, dans leur zèle, voilent les plaques d’immatriculation et empruntent les sens contraires en cas de moindre embouteillage. Mais cela ne dédouane nullement les propriétaires des véhicules pour autant qu’ils n’empêchent pas la perpétuation de ces pratiques déshonorantes.
Somme toutes, les kinois attendent de voir à la télévision les véhicules des «warriors» et autres autorités contrevenants à la fourrière et payer les amendes.
JM