Interpellé par l’Assemblée nationale au sujet de la taxe sur le registre des appareils mobiles (RAM), l’audition de Augustin Kibassa n’aura pas été de tout repos face aux élus du peuple qui attendaient de lui depuis plusieurs mois, des explications rassurantes sur la nécessité de reti[1]rer de crédits téléphones à chaque recharge sur les comptes des abonnés. Au palais du peuple mercredi 29 septembre, opposants et membres de la coalition au pouvoir ont fait chorus, exigeant du ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et com[1]munication (PT-NTIC), la suppression pure et simple de cette taxe controversée. «Le Registre des appareils mobiles (RAM) n’est pas une taxe, mais une rémunéra[1]tion des services et presta[1]tions fournis par l’Autorité de régulation, des postes et télécommunications (ARPTC). Il ne s’agit pas non plus d’un simple enregistrement. Je dois vous rassurer pour ceux qui ont eu un double prélèvement, l’année pro[1]chaine, ils n’auront pas à payer à la RAM», s’est efforcé d’expliquer Augus[1]tin Kibassa devant les élus du peuple tous remontés. Opposants et associés de l’union sacrée ont durci le ton contre le ministre malgré cette tentative d’ex[1]plication, en particulier le député Claude Misare, auteur de la question orale, qui accuse le ministre d’avoir «institué une taxe incom[1]préhensible au taux très élevé sans contrepartie ni base légale». La tension était au paroxysme alors que le ministre essayait de convaincre les députés, visiblement chauffés à blanc pendant que le président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso jouait de temps en temps au sapeur-pompier. «Le projet RAM en plus de la certification des appareils mobiles est associé à un plan d’urgence d’accélération du numérique. Le RAM a per[1]mis l’accompagnement de la gratuité de l’enseigne[1]ment en interconnectant les entités éducatives à travers une plateforme numérique favorisant notamment les cours à distance, la biblio[1]thèque virtuelle et la visio[1]conférence», s’est encore justifié Augustin Kibassa sans succès avant de vanter bien d’autres services offerts par le RAM. «Le WiFi RAM gratuit avec huit sites déjà opérationnels, dont l’uni[1]versité ou encore l’aéroport de Kinshasa», a-t-il ajouté. Selon Kibassa, «les appareils perdus ou volés peuvent être retracés. Le RAM prévient et combat la contrefaçon et l’utilisation des téléphones contrefaits qui mettent en danger la santé de leurs uti[1]lisateurs». Des explications qui n’ont pas convaincu la représentation nationale. Un député, Antoine Nzangi a fait remarquer que «la taxe ce sont les importa[1]teurs, les distributeurs qui devraient payer. Par nature, on parle du registre des appareils, pas des appels. Un seul conseil monsieur le ministre, n’entrez pas dans les débats : on retire cette taxe, fini le débat. On ne peut pas continuer à escroquer notre population». Jean- Baptiste Kekekwa, de l’opposition, est allé plus loin en martelant que «nous ne devrions pas nous limiter à exiger la suppres[1]sion de RAM. Les auteurs de l’escroquerie doivent subir une sanction exemplaire. Je voudrais solliciter la mise sur pied d’une commission d’enquête». Il a également montré que plus de 80 mil[1]lions USD ont été collec[1]tés, alors que le ministre a avancé un montant de 25 millions USD, des propos qui ont choqué Kibassa. L’initiateur de la ques[1]tion orale a regretté une intervention «choquante et mensongère» du ministre qui, selon lui, n’a répondu à aucune de ses préoccupa[1]tions assurant que le RAM «est une taxe illégale». D’autres députés pour leur part, ont menacé de déposer une motion de défiance contre le ministre des PT&NTIC.
HO