La requête en inconstitutionnalité de la levée des immunités introduite par l’ancien 1er ministre Matata Ponyo a été déclarée recevable mais non fondée par la Cour constitutionnelle. Par conséquent, la haute juridiction du pays autorise la poursuite judiciaire de l’homme à la cravate rouge et fixe le procès sur la débâcle financière du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo au 23 octobre 2021. La décision est intervenue 14 septembre dernier du moment où le Sénat n’avait plus rien à dire sur Matata depuis la levée de ses immunités parlementaires en rapport avec la zaïrianisation, surtout que les victimes de cette politique déclenchée pendant le régime de Mobutu, sont encore dans le délai pour se manifester.
A noter en plus que Matata, mal conseillé, avait introduisant sa requête en inconstitutionnalité, alors qu’il était déjà dans le processus de collaborer avec la justice. On rappelle que lors de sa convocation au parquet près la Cour constitutionnelle, il avait sollicité la surséance en vue de préparer sa défense par le rassemblement des éléments utiles afin de prouver son innocence. Le jour suivant, son ancien collaborateur, ex-DG du FPI a été lui aussi verbalisé.
Quelques jours après, Théophile Matondo, alors DG du BCECO a été transféré à la prison centrale de Makala pendant qu’il était encore en fonction. Il lui est reproché la surfacturation de la centrale électrique de Bukanga-Lonzo et le détournement de Cinq millions USD de la TVA. Trois des anciens membres de son équipe gouvernementale dite des ”Surdoués” l’avaient aussi chargé.
Déjà le procureur général près la Cour constitutionnelle disposait du rapport de l’inspection générale des Finances daté de novembre 2020 faisant état d’une opacité criante dans la gestion de 285 millions USD du Trésor public mis à la disposition de Matata pour le lancement , la finalisation et le suivi d’un parc agro-industriel à Bukanga-Lonzo, situé à 220 km de Kinshasa. Un site destiné au projet pilote dans le but d’installer d’autres parcs du genre à travers le pays.
Il lui est reproché une imprudence notoire sans garantie suffisante vis-à-vis de son partenaire dans ce projet, le Sud-africain Africom. Il en est de même de sa collaboratrice Ida Naserwa, dépouillée elle aussi de ses immunités de sénatrice pour n’avoir pas dénoncé la mauvaise gouvernance constatée dans le montage financier de ce projet.
Ayant écourté, il y a peu, son séjour guinéen avec promesse de livrer sa version des faits sur ce dossier, Matata s’est laissé entraîner dans une bataille juridique sans lendemain jusqu’à introduire une requête qui vient d’être rejetée.
A sa défense de bien se préparer en conséquence en cherchant à convaincre les juges ayant des faits accablants contrairement à ce qu’elle défend sur les plateaux de TV et à travers certains médias.
JM