Le dossier était supposé clos. Après avoir été débouté devant le TGI de Kinshasa-Gombe dans l’affaire du conflit parcellaire qui l’oppose à Gabriel Mokia, Alpphonse Ngoyi Kasanji, déguerpi entre-temps de la maison querellée, revient à la charge. L’ex-gouverneur du Kasaï Oriental et député national a, dans un communiqué, mis en garde contre tout achat de la villa querellée. «Je tiens à aviser l’opinion publique que tout celui qui osera acheter la parcelle ou donner sa signature de location va perdre son argent», a-t-il menacé en brandissant le certificat d’enregistrement de la parcelle.
Une main noire derrière
S’agissant du jugement du TGI, Ngoyi Kasanji dénonce une main noire du président Félix Tshisekedi, dans la position du ministre des Affaires foncières. «J’attire l’attention de l’opinion sur le combat que vient de déclencher celui que nous considérons comme frère en instruisant à ses services de ravir ma parcelle au profit de Mokia alors que toutes les décisions de justice nous donnent raison et que nos certificats d’enregistrement sont inattaqués », avait-il twitté avant de fustiger ce qui apparaît à ses yeux comme une fraude. «Une lettre du ministre des affaires foncières écrite sur injonction d’une officine politique ne peut pas piétiner les jugements de justice. Mokia a dit clairement dans les médias que le président Fatshi lui a donné nos parcelles», a-t-il soutenu.
Pour la partie adverse, le TGI n’a fait qu’exécuter l’arrêt de 2018 de la cour de cassation sur ce conflit. Mokia appelle l’élu du Kasaï oriental à la retenue vis-à-vis du président Tshisekedi. «C’est Joseph Kabila qui a restitué mes maisons. Pourquoi veut-il mourir avec le nom de Tshisekedi dans sa bouche?», s’interroge-t-il. «Ma parcelle a été remise par le régime Kabila, Félix Tshisekedi n’a rien à voir. Le ministre des Affaires foncières a déjà annulé les certificats octroyant arbitrairement la parcelle à Ngoyi Kasanji. La vérité c’est que le processus vient de s’achever sous l’ère Félix Tshisekedi mais il a débuté sous Kabila», dit-il.
Attaques contre le juge Pierrot Bakenge
Aussitôt expulsé de la maison en confit, Ngoyi s’en est pris au président du TGI Pierrot Bakenge, pour avoir mal rendu le jugement et opéré une injustice en sa défaveur.
De quoi prêter le flanc à ceux qui pensent que le combat de Ngoyi Kasanji dans l’affaire qui l’oppose à Mokia est interne à l’Union sacrée de la nation.
Le juge Bakenge a conduit ce procès avant sa promotion à la tête du TGI. Il a rendu son verdict en âme et conscience.
On se souvient que dans le dossier Fédération des entreprises du Congo opposant Albert Yuma, un proche de Joseph Kabila à Dieudonné Kasembo, le TGI dirigé par Bakenge a dit le droit en faveur du premier cité.
Molendo Sakombi
donne raison à Mokia
Après plusieurs démarches et dénonciation du jugement qu’il a qualifié de non objectif, Gabriel Mokia a été rétabli dans ses droits par le ministre des Affaiers foncières Molendo Sakombi qui a annulé les décisions prises en faveur de Ngoyi Kasanji, il y a plusieurs mois.
Alors que Ngoyi Kasanji prétend l’avoir achetée en 2013 auprès de celui qui l’a eue en 2001, Mokia lui, assure l’avoir acquise en 1996 par décision du TGI au terme d’une vente publique.
Kasanji a occupé la maison litigieuse en 2013, pendant que le dossier était en justice.
Selon Mokia, la maison lui a été arrachée début 1997. Et c’est en 2018 qu’il va gagner le procès contre une banque. Depuis vendredi 14 août, une ordonnance du TGI l’oblige à vider le lieu. En revanche, Ngoyi Kasanji affirme que la maison lui appartient. C’est lui qui l’a reconstruite et qu’il n’était pas en procès avec Mokia.
Pour lui donc, il s’agit simplement d’un règlement de comptes.
JM