La situation est restée tendue à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) lundi 26 juillet, deux jours après le meurtre d’un étudiant par un policier. Des témoins parlent d’une forte présence policière sur toutes les entrées au site universitaire.
De nombreux policiers sont déployés sur la route Kimwenza, principalement sur le triangle. Un autre dispositif est positionné sur l’autre voie d’accès à l’UNIKIN, la place de l’Intendance. Ce déploiement vise à empêcher les étudiants en colère de marcher vers le centre-ville, selon des sources policières.
Entre-temps, les étudiants, attroupés sur le site universitaire, scandent des chansons en dénonçant le meurtre de leur collègue et exigent un procès en flagrance contre tous les policiers qui étaient déployés samedi sur leur site.
La situation a empiré avec la présence des jeunes considérés comme «des kulunas» parmi les manifestants. «Les policiers sont derrière les kulunas. Notre pays ne tolère pas les kulunas. On les voit soutenus par les policiers pour combattre les étudiants. C’est anormal», se plaint un étudiant avant d’ajouter : «nous avons vu des machettes, des lames, des armes blanches, et autres».
Eddy Mukuna, commissaire adjoint de la ville de Kinshasa chargé des opérations est arrivé aux alentours du campus de l’UNIKIN pour démentir que les policiers ne travaillent pas avec les kulunas. «Ce sont des curieux qui sont venus voir ce qui se passe. Dans tous les cas, la situation est sous contrôle. La police est là», a-t-il martelé.
En même temps, les étudiants négocient pour obtenir la libération de leurs camarades interpellés.
Tout est parti de la mort d’un étudiant samedi. Le jeune Honoré Shama Kwete a été tué par balle par un policier suite à une embrouille née de l’intervention disproportionnée de la police pour non port de masque et frais d’autorisation de tournage d’une vidéo dans le cadre d’un travail pratique.
HO