Alors que d’aucuns s’attendaient à voir débarquer à la tête de la Banque centrale du Congo (BCC) un homme comme cela a toujours été le cas, c’est Madame Malangu Kabedi-Mbuyi qui a été nommée lundi 05 juillet 2021, par ordonnance présidentielle à ce poste, devenant ainsi la toute première femme à occuper cette fonction depuis la création de la Banque centrale du Congo. Malangu Kabedi-Mbuyi remplace à ce poste Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, nommé président du Conseil d’administration de l’Autorité de régulation du secteur des assurances (ARCA).
Le désormais ex-gouverneur de la BCC cède ainsi son fauteuil qu’il occupait depuis le 14 mai 2013. En nommant une femme à la tête de la Banque nationale, le président Félix-Antoine Tshisekedi a opéré non seulement un choix stratégique mais aussi, fait un clin d’œil à la gent féminine congolaise qui représente 52% de l’électorat selon les dernières statistiques de la CENI.
A travers cette nomination, le chef de l’État rd-congolais remet la RDC sur la voie des pays qui promeuvent une société égalitaire, car on ne peut pas construire une nation sans l’apport de la femme. Depuis son avènement à la tête du pays, il veille à une meilleure représentation des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises et institutions publiques, conformément au principe de parité Homme-Femme. «Le chef de l’Etat a porté son choix sur Madame Malangu Kabedi-Mbuyi pour diriger la Banque centrale du Congo. Cette nomination témoigne de la vision du chef de l’Etat d’accorder plus de places aux femmes à des postes de responsabilité», a écrit sur son compte Facebook Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement.
Portrait de Mme Kabedi
Native de Kananga (Kasaï-Central), la nouvelle gouverneure de la BCC a vu le jour le 1er février 1958. Elle a fait ses études supérieures à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) où elle a obtenu une licence en économie et une maîtrise en économétrie.
Au cours de sa carrière professionnelle, elle a principalement travaillé comme économiste au Centre d’Economie appliquée (DULBEA) de l’Université Libre de Bruxelles pendant une année ; au Département des études de la Banque centrale du Congo (ex-Banque du Zaïre) pendant deux ans; enfin, au Fonds monétaire internationale (FMI) pendant 32 ans.
Sa carrière au sein de cette institution de Bretton Woods a couvert des postes multiples et variés : économiste dans 5 pays successifs dont le Cap-Vert et le Burkina Faso ; enseignant à l’Institut de formation du FMI ; conseillère principale de l’administrateur en charge des pays Africains francophones au Conseil d’administration du FMI; représentante-résidente du FMI au Bénin et au Cameroun respectivement ; assistante du directeur du département Afrique ; cheffe de Division adjointe et cheffe de mission pour 5 pays, directrice du Centre régional d’assistance technique du FMI pour l’Afrique de l’Ouest.
Une riche expérience qu’elle va mettre au service de la RDC.
La première femme gouverneure de la BCC est polyglotte. En plus de langues nationales, Kabedi Mbuyi parle couramment le français et l’anglais. Elle dispose d’un parfait niveau de connaissance fonctionnelle en espagnole et en portugais.
Mariée et mère de deux enfants, la successeure de Deogratias Mutombo a du pain sur la planche.
Défis
L’ambition de rendre autonome la Banque centrale, de mettre en place une nouvelle politique monétaire, de résoudre l’épineuse question des cartes visas attribuées illégalement aux officiels non attitrés et anciens dignitaires, de lutter contre la contrefaçon de la monnaie nationale le Franc Congolais (CDF), de ramener tous les Congolais dans le circuit bancaire par la poursuite de la bancarisation des salaires et des paiements en luttant contre la pratique dite ”Maboko Banque’’ etc., constituent une liste non exhaustive de nombreux défis auxquels fera face la nouvelle cheffe de la BCC.
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MALANGU KABEDI-MBUYI, PREMIERE FEMME GOUVERNEURE DE LA BCC : Le choix stratégique de Fatshi
