La troisième vague de Covid-19 ravage Kinshasa et la plupart des provinces de l’immense RDC. Le rapport épidémiologique publié quotidiennement par l’équipe de riposte à la pandémie faisait état, au 19 juin 2021, de 290 nouveaux cas confirmés dont 254 pour la seule ville de Kinshasa où 6 personnes sont décédées dans les CTCo. Vendredi 18 juin, la situation était plus alarmante encore, avec 562 nouveaux cas confirmés (536 à Kinshasa) pour 7 nouveaux décès en CTCo. Dans cette mégapole de plus de 15 millions d’âmes, la situation n’a jamais été aussi alarmante.
D’autant plus que dimanche 20 juin dans l’après-midi, des informations faisant état de la contamination du professeur Jean-Jacques Muyembe, patron de la riposte de la quasi-totalité des épidémies qui affectent la RDC, ont fuité dans les médias. Plusieurs sources ont rapporté que le Dr. Muyembe, atteint de Covid-19 depuis plusieurs jours, était interné au centre hospitalier Monkole. Mais aussi que sa santé s’était améliorée depuis dimanche matin.
Quant à l’évolution de la pandémie sur le continent africain, l’OMS a estimé vendredi 18 juin, que la trajectoire des cas était «très, très inquiétante», avec 116.500 infections nouvelles pour la seule semaine du 13 juin 2021.
La troisième vague des cas de Covid-19 «s’amplifie et s’accélère» avec les variants, avait déjà alerté un jour plus tôt l’organisme mondial, réclamant en conséquence une augmentation de l’approvisionnement en vaccins.
Si en Ouganda voisin, Yoweri Kaguta Museveni a décidé carrément de confiner Kampala la capitale, en RDC Félix Tshisekedi a arrêté un train de nouvelles mesures de lutte contre la pandémie dont la mise en œuvre a été annoncée au cours du conseil des ministres du vendredi 18 juin 2021.
Notamment :
1) Le port obligatoire et correct des masques dans tous les espaces publics, notamment les lieux de travail, les écoles, les lieux de culte, les commerces, les banques, les lieux de déroulement des activités sportives, les universités, les hôpitaux, les transports publics, les restaurants, les établissements d’hébergement et tous les édifices publics.
2) Le renforcement des dispositifs de contrôle et de prévention à chaque entrée d’un édifice public impliquant la prise de la température corporelle, le lavage des mains à l’eau et au savon et/ou l’application des gels hydroalcooliques;
3) Le strict respect de la distanciation physique en tout lieu ;
4) Pour tout accès au territoire national; l’obligation au voyageur de présenter à la frontière, une attestation médicale du test Covid-19 (PCR Covid-19) négatif réalisé moins de 72 heures dans le pays d’origine ou de provenance ;
5) Pour tout accès sur le territoire national, le voyageur doit être soumis au test PCR Covid-19 négatif et/ou Antigénique, réalisé par les agents de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) ou d’une formation médicale dûment agréée par le ministre de la Santé publique, hygiène et prévention;
6) Pour toute sortie du territoire national, l’obligation au voyageur, de nationalité congolaise ou étrangère, résidant ou ayant séjourné en RDC, de présenter une attestation médicale confirmant le résultat PCR Covid-19 négatif réalisé moins de 72 heures avant le voyage par l’INRB ;
7) Pour tout déplacement interprovincial, l’obligation au voyageur de détenir une attestation médicale confirmant le résultat PCR Covid-19 négatif établi par l’INRB ou par toute autre formation médicale dûment agréée par le ministre de la Santé publique, hygiène et prévention dans les 72 heures avant le départ. La validité du test en provinces est de 14 jours ;
8) Le maintien du couvre-feu de 22 heures à 04 heures du matin. Des patrouilles mixtes, de la police et de la police militaire seront régulières et tout contrevenant sera sévèrement puni selon les prescrits de la loi. Le couvre-feu n’est pas en vigueur dans les provinces et ou les villes n’ayant pas déclaré plus de 20 cas de Covid-19 ;
9) Les usagers des transports en commun, à l’exception des enfants jusqu’à l’âge de 6 ans accomplis sont tenus de se couvrir la bouche et le nez en portant un masque. Dans les transports publics, seuls 50% de la capacité d’accueil seront tolérés. Tous les passagers devront être assis, s’il s’agit de bus ou autocars. Les mototaxis ne sont autorisées à ne prendre qu’un seul passager ;
10) Afin de limiter le plus possible les contacts physiques entre les personnes, il est interdit tout rassemblement, réunion, célébration de plus de 20 personnes sur les lieux publics ;
11) La vente sur la voie publique est strictement interdite. Les vendeurs sont obligés de gagner l’intérieur des marchés. A l’intérieur de ces lieux de négoce, l’entrée est subordonnée à la prise de la température corporelle, au lavage des mains à l’eau et au savon et au port obligatoire et correct du masque;
12) Les manifestations publiques (réunions, célébrations mariages, réceptions après funérailles, anniversaires, etc.) se déroulant dans un espace extérieur privé clos ne devront pas excéder plus de 20 personnes;
13) Il est interdit les veillées mortuaires dans les funérariums et ou à domicile. Les dépouilles mortelles seront directement conduites de la morgue au lieu d’inhumation avec un nombre d’accompagnateurs n’excédant pas cinquante (50) personnes ;
14) L’Administration publique, les entreprises publiques ainsi que privées demeurent ouvertes à 50% de leur capacité d’accueil. Obligation est faite à tous les employeurs à faire preuve d’une gestion efficiente du personnel et le recours le cas échéant au travail à distance ou télétravail ;
15) Les universités et les milieux scolaires demeurent ouverts avec le renforcement du strict respect des gestes barrières tel que repris au point 2. Tandis que les églises sont astreintes à réduire le nombre des participants à 50% de leur capacité d’accueil lors des cultes et à respecter les mesures barrières, ainsi que la distanciation sociale;
16) Tous les bars, terrasses, discothèques et boites de nuits restent fermés. Cependant, les restaurants sont autorisés à fonctionner jusqu’à 21 heures à une capacité d’accueil ne dépassant pas 50 % ;
17) L’obligation de se faire tester régulièrement devant toute toux associée ou non à la fièvre pour toutes les personnes à risque ou les plus exposés à l’aide des tests rapides à savoir : les professionnels de santé, le personnel enseignant, les agents et cadres des entreprises publiques et privées et/ou toute autre personne exerçant une activité nécessitant de nombreux contacts ;
18) La police nationale congolaise, les services de sécurité ainsi que les services œuvrant aux frontières, en l’occurrence la Direction générale de migration et le Programme national de l’hygiène aux frontières, sont tenus de veiller au respect strict de présentes dispositions ;
19) Tout contrevenant sera soumis à des sanctions administratives par l’autorité administrative du ressort.
LE MAXIMUM