Vive émotion dans la province du Sankuru où un conflit foncier, un de plus, vient de coûter la vie à quatre paysans du territoire rural de cette province à la suite des échauffourées provoquées par l’intrusion d’un magistrat de la Cour d’appel locale qui a pris fait et cause pour l’une des parties en litige.
Selon un communiqué de la Société civile sociale et solidaire du Sankuru (voir encadré), des ressortissants de deux groupements, Edje et Adungu, du secteur Ngando-Woma qui se disputaient des terres agricoles en sont venus aux mains, entraînant la mort violente du jeune Dandja Djamba de Adungu il y a quelques jours.
Alerté par les proches de ce dernier, un haut magistrat de la Cour d’appel du Sankuru, originaire du coin s’est aussitôt rendu sur les lieux à la rescousse de la communauté Adungu à laquelle appartiendrait sa mère.
Cherchant manifestement à se faire justice hors de toute procédure, il aurait ordonné aux policiers qui l’escortaient de s’en prendre à un groupe de membres de la communauté adverse (Edje). Il s’en est suivie une vive altercation au cours de laquelle les policiers ont tiré à bout portant sur leurs protagonistes, tuant sur le coup trois personnes. Cet incident ramène à la surface la problématique de l’affectation des magistrats ou des responsables de différentes administrations dans les régions dont ils sont originaires, ce qui met à rude épreuve leur neutralité dans des situations conflictuelles dans lesquelles ils sont en même temps juges et parties.
Affaire à suivre.
JM