Le fonctionnement de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est au cœur d’une enquête du quotidien français Libération. Dans un article publié mardi 27 avril, le tabloïd épingle cette organisation qui a pour but de promouvoir la langue française à travers le monde. Management vertical, dépenses excessives, gestion financière opaque… Après une dernière mandature mouvementée suite à des accusations similaires, la nouvelle secrétaire générale élue en 2018, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, avait pourtant promis de changer les choses.
Lors de son discours d’investiture, elle s’était engagée à mettre de l’ordre au sein de l’OIF. Le rapport qu’elle commande à un cabinet privé américain quelques mois après sa prise de fonction pour l’aider à transformer l’OIF pointe, dans ses conclusions en février 2020, des recrutements de complaisance, des irrégularités financières, un manque de prévention de fraudes ou encore une vulnérabilité des agents de l’OIF face aux risques de corruption.
Ce rapport, qui n’a jamais été rendu public, n’a été utilisé que très partiellement par Louise Mushikiwabo selon l’auteur de l’enquête Emmanuel Fansten. « L’OIF explique qu’elle s’est appuyée sur ce rapport d’audit pour licencier une vingtaine de salariés. Et dans le même temps, il y a un certain nombre de recommandations qui sont faites dans ce rapport et sur lesquelles il n’y a absolument eu aucune modification sur l’utilisation un peu débridée de la carte bleue par exemple», révèle-t-il.
De son côté, l’OIF dénonce une enquête malhonnête. Pour la porte-parole de la secrétaire générale Oria Vande Weghe, le rapport concerne les administrations précédentes et les réformes promises au début du mandat sont en cours. «Louise Mushikiwabo arrive dans une institution qui a ses procédures qui a ses façons de faire. Elle ne peut pas décider de ne pas suivre la procédure alors que l’audit interne n’est même pas terminé. Je trouve qu’il y a une contradiction assez flagrante dans cet article où l’on tend a laisser penser qu’elle est arrivée et n’a rien changé alors qu’elle est précisément en train de le faire», s’insurge-t-elle.
AVEC AGENCES