Après le coup de boutoir du président du bureau de la chambre basse du parlement accusant les élus du peuple de territoires de l’Est rd congolais de faire partie des mouvements rebelles qui endeuillent leurs électeurs, une trêve de braves semble s’être installée. Parce que l’Assemblée nationale a envoyé au Nord-Kivu une nouvelle mission de pacification composée de six députés qui vont séjourner à Beni et Butembo à la suite des récentes manifestations des populations locales pour exiger le départ de la Monusco accusée de passivité face aux tueries incessantes des civils. «Nous sommes ici d’abord puisque depuis beaucoup de temps, le territoire de Beni vit des massacres atroces. Cela fait en sorte qu’il y a beaucoup de manifestations dans le milieu. Nous sommes les élus de Beni-Butembo, nous ne pouvions pas rester à Kinshasa pendant que notre population était dans la rue. Nous sommes là, l’Assemblée nationale nous a envoyés pour venir participer à une mission de pacification», a expliqué à la presse, Paul Muhindo, affirmant qu’ils ne sont pas la seule mission déployée ces jours par l’Assemblée nationale. «Nous sommes porteurs d’un ordre de mission et nous ne sommes pas la seule mission. Il y a une mission qui a été envoyée à Goma et une autre en Ituri. Nous, nous sommes ici, à Beni-Butembo».
Huit députés ont été dépêchés la semaine dernière à Goma après des violences qui ont émaillé les manifestations contre la Monusco dans le territoire de Nyirangongo. Le bilan officiel de ces incidents est de 14 morts, 53 blessés et plusieurs dégâts matériels dont des maisons incendiées.
Comme à Goma, la délégation de Beni s’entretiendra notamment avec différentes couches de la population et les autorités locales. «Nous aurons plusieurs entretiens avec les différents acteurs. Nous espérons que Dieu va nous conduire et nous allons aboutir à des résultats escomptés qui iront dans le sens de contribuer à la paix dans notre milieu (…). La paix est l’affaire de tout le monde. Ce n’est pas une affaire d’une catégorie de gens. Il est important d’écouter chacun», a ajouté Paul Muhindo.
La situation sécuritaire demeure préoccupante dans les provinces de l’est du pays. L’épicentre de l’insécurité reste le territoire de Beni où depuis plus de six ans, les civils sont tués dans une série de massacres perpétrés par les combattants des Forces démocratiques alliées (ADF). Selon un rapport de la CENCO, depuis 2013, 6.000 personnes ont été tuées dans la région de Beni, tandis qu’en Ituri, 2.000 personnes ont été tuées pour la seule année 2020.
AVEC AGENCES