John Pombe Magufuli, né le 29 octobre 1959 á Chato, dans la région Nord-Ouest de la Tanzanie, des parents cultuvateurs de la tribu Sukuma, a commencé ses études primaires dans la même ville à l’école du même nom, Chato primary School (1967 – 1974), puis les études sécondaires au petit seminaire de Katoke Katoke (Katoke Seminary) à Biharamulo 1977 – 1978. Il est titulaire d’un doctorat en chimie de l’Université de Dar ès-Salaam.
Entrée en politique
Partisan du Chama cha Mapinduzi (CCM), premier parti de la Tanzanie dépuis l’indépendance, il dirige successivement différents ministères, à savoir celui de l’Élevage et la Pêche, les Terres, le Logement et les Travaux publics entre 2010 et 2015. Il tire de cette période son surnom de « Tingatinga» (bulldozer en swahili) pour son engagement dans la construction de nouvelles routes.
Président de la République
À 56 ans, il est désigné candidat à la présidentielle à la suite de primaires réunissant 38 candidats. Le 29 octobre 2015, il est élu cinquième président de la République, succédant ainsi à Jakaya Kikwete.
Il est élu sur un programme de «reconquête de la souveraineté économique face aux institutions financières internationales », selon l’universitaire et politologue Rwekaza Mukandala.
Politique économique et lutte contre la corruption
Dès le lendemain de son investiture, John Magufuli entame un vaste plan de réduction des dépenses publiques en réduisant notamment de 100.000 à 7.000 USD (92 000 euros à 6 460 euros) les frais de cérémonie d’inauguration du nouveau parlement. Il est également à l’origine d’une action pour réduire le budget des événements et des déplacements officiels en limitant le nombre de membres composant les délégations, ou encore de la suppression des indemnités de séance des députés et de l’annulation de la fête nationale.
Pour montrer l’exemple, il réduit également son salaire de 15.000 à 4.000 USD par mois (on ne devient pas président pour s’en richir)️, devenant de ce fait l’un des chefs d’État africains à la rémunération la moins élevée.
Son mandat se caractérise essentiellement par une lutte énergique contre la corruption. D’importantes sommes qui s’évaporaient auparavant dans la fraude fiscale sont désormais investies dans l’éducation et la lutte contre la pauvreté.
La pays a amendé les lois régissant l’attribution des contrats d’exploitation minière, se donnant le droit de les renégocier ou de les rompre en cas de fraude avérée. La nouvelle législation supprime par ailleurs le droit des sociétés minières à recourir à un arbitrage international. Le contentieux fiscal avec l’Acacia Mining, accusée d’avoir sensiblement sous-évalué durant des années sa production d’or, s’est finalement soldé par un accord. La Tanzanie obtient 16 % des parts dans les mines détenues par la multinationale. En revanche, cette politique de lutte anti-corruption a aussi «effrayé les investisseurs, qui craignent désormais d’avoir affaire à la justice tanzanienne», selon Zitto Kabwe, l’un des responsables du parti d’opposition Chadema.
Porté par l’une des plus fortes croissances économiques du continent (5,8 % en 2018 et 6 % estimés pour 2019 selon le FMI), le gouvernement tanzanien s’engage dans un vaste programme de développement des infrastructures, en particulier ferroviaires. Le petit port de pêche de Bgamoyo, auquel 10 milliards USD d’investissement ont été attribués, devrait devenir le plus grand port d’Afrique en 2030. La Tanzanie tend à se rapprocher de la Chine, qui promet de soutenir des projets économiques. En réaction à cette nouvelle orientation diplomatique et au manquement à la démocratie, les États-Unis suspendent leur participation au Millennium Challenge Account, un fonds de développement bilatéral.
À partir de 2016, les autorités intensifient leurs efforts en matière de protection des espèces menacées. Les populations d’éléphants et de rhinocéros sont depuis en augmentation.
Un autre grand est parti.
JM
MORT D’UN REVOLUTIONNAIRE PANAFRICANISTE : Magufuli, un visionnaire s’en est allé
