Lorsque Mzee Laurent Désiré Kabila, 3ème président de la RDC fut assassiné en 2001, la Tanzanie avait décrété un deuil national. Les 3 jours de deuil national en RDC en hommage au défunt président tanzanien John Magufuli décrétés par le président de la République Félix Tshisekedi paraissent à cet égard comme un acte louable de réciprocité.
Certains qui ne trouvent aucun inconvénient à voir notre pays exprimer de la compassion aux Français, Allemands, Britanniques ou Américains quand des tragédies surviennent sur leur sol ont voulu remettre en cause cette décision prise pour rendre hommage à un leader panafricaniste.
La RDC n’est pas le seul pays à avoir décrété un deuil national en hommage au président tanzanien. Le Kenya, le Rwanda, le Burundi et d’autres l’ont également fait.
Il sied de ne pas confondre 3 jours de deuil national (mise en berne des couleurs nationales) et 3 jours fériés. La Tanzanie est un pays voisin qui a toujours entretenu d’excellents liens avec la RDC, allant jusqu’à sacrifier plusieurs de ses soldats sur le chaudron du Nord-Kivu dans la brigade internationale de la Monusco contre les terroristes ADF/ Daech RDC. Ce pays limitrophe a perdu son président John Magufuli, un panafricaniste respecté et dynamique qui n’a pas hésité à renoncer à la moitié de sa liste civile au bénéfice de sa population. Raison pour laquelle il est pleuré aujourd’hui avec beaucoup d’émotions par tout son peuple ainsi que par les peuples d’Afrique.
La RDC ne devait pas rester indifférente à cette tragédie qui affecte l’un de ses voisins le plus solidaire. Le président Félix Tshisekedi s’est exprimé de manière officielle là-dessus. Cette sensibilité à la peine du prochain est à encourager sur le continent dont notre président assume aujourd’hui la responsabilité au plus haut niveau. Certes, on ne peut pas faire grief à ceux des compatriotes qui souhaitent que cette sensibilité des autorités nationales se manifeste avec la même promptitude à l’occasion des divers événements malheureux qui occasionnent la mort et la désolation à l’intérieur des frontières nationales, que ce soit à l’Est du pays avec l’insécurité grandissante ou ailleurs sur l’ensemble du terriroire. On regrette à cet égard que c’est souvent le silence qui règne en pareils cas.
Certains estiment qu’un message de condoléances à la mission diplomatique tanzanienne à Kinshasa ou simplement une présence physique de quelques autorités congolaises aux obsèques du président Magufuli aurait suffi au regard du coût financier et politique d’un déplacement du chef de l’Etat en personne vue la conjoncture institutionnelle (mise en place du gouvernement). Ils ont tort car, outre ce qui a été dit plus haut sur les relations RDC – Tanzanie, Félix Tshisekedi symbolise actuellement le continent africain tout entier en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine.
HO