Dans son rapport sur la politique monétaire publié récemment, la Banque centrale du Congo indique qu’à fin décembre 2021, les réserves officielles de la RDC pourraient se situer autour de 1.173,7 millions USD contre 708,9 millions en 2020. Le relèvement du niveau des réserves de change serait en relation avec le rapatriement plus soutenu des recettes d’exportations et le rachat des recettes en devises du Trésor.
En termes de couverture, les réserves de change passeraient de 0,65 mois d’importations des biens et services, sur ressources propres, à 1,01 mois en 2021.
Jusqu’à la fin de la semaine passée, les réserves internationales de la RDC étaient estimées à 671,26 millions USD.
Pour favoriser cette accumulation des réserves en 2021, la Banque centrale entend réduire sensiblement ses interventions indirectes.
A noter que les réserves de change sont des avoirs en devises étrangères détenues par une banque centrale. Quand une entreprise exporte, par exemple aux Etats-Unis, elle reçoit des dollars en paiement. Au moment où elle les change en monnaie nationale, ces dollars peuvent être rachetés par la banque centrale contre sa monnaie nationale. L’entreprise exportatrice reçoit donc sa monnaie domestique dans laquelle elle pourra payer ses impôts et ses salaires, et la banque centrale a augmenté ses réserves de change en dollars.
Si un pays présente un déficit commercial (importations supérieures aux exportations), il doit trouver un moyen de financer ce déficit. Ce financement peut se faire en contractant de la dette auprès des autres pays, ou en vendant des actifs domestiques (actions, immobilier…). Un autre moyen de payer les importations est de puiser dans ses réserves, en l’occurrence les réserves de change.
Si un pays se trouve dans une situation dans laquelle les autres pays ne veulent plus financer son déficit commercial (par crainte de ne pas être remboursé par exemple) et qu’il a épuisé ses réserves de change, il se trouve face à une situation de crise de la balance des paiements. Dans ce cas, il doit réduire ses importations car il n’a plus les moyens de les payer (cela peut se traduire par une dévaluation de la monnaie qui rend les importations plus chères ou par une baisse des dépenses publiques qui limite la consommation donc les importations). Une telle situation s’accompagne alors d’un plongeon de la consommation et de l’investissement, donc d’une baisse de la croissance et d’une hausse du chômage.
Les réserves de change sont donc une épargne permettant à un pays de continuer à importer malgré les aléas du commerce international.
JM