Cela n’arrive pas tous les jours en RDC qu’un responsable politique de haut rang démissionne de son poste du jour au lendemain. C’est pourtant ce qui s’est passé vendredi 5 mars 2021 dernier au bureau du Sénat où le 1er vice-président a rendu le tablier peu après l’installation du bureau définitif de la chambre haute du parlement. «Pour des raisons de convenance personnelle», a expliqué Modeste Bahati Lukwebo, le nouveau speaker de la chambre des sages du parlement portant à la connaissance des sénateurs, la démission de Samy Badibanga.
La démission du 1er vice-président du Sénat, seul rescapé du bureau Thambwe Mwamba, déchu au profit de l’Union sacrée de la nation a suscité des commentaires en sens divers.
Pour d’aucuns, il a jetté l’éponge pour intégrer le gouvernement en tant que prochain patron de la diplomatie de Félix-Antoine Tshisekedi en obéissant à une injonction du président, soucieux de faire place nette au bureau de la chambre haute du parlement à un homme de son allié Moïse Katumbi. On cite notamment le nom d’Endundo Bononge, éliminé de la compétition lors des élections au bureau il y a quelques jours, alors qu’il était le candidat d’Ensemble pour la République de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga.
Même si l’élection des membres du bureau USN du Sénat a permis à Modeste Bahati Lukwebo, candidat unique au poste de président de se faire adouber sans coup férir, les résultats de ces scrutins ont suscité des mécontentements au sein de la nouvelle majorité tshisekediste. Déjà, beaucoup parmi les animateurs de l’USN se plaingnent, à mots à peine couverts, du retour manifeste des kabilistes aux commandes de la chambre haute du parlement. Bien connu pour son franc parler, le katumbiste Muhindo Nzangi n’y est pas allé par le dos de la cuillère en dénonçant l’absence de consensus au tour des tickets de l’USN.
Suffisant pour accréditer, jusqu’à preuve du contraire, les supputations qui expliquent la démission de Samy Badibanga par la nécessité ressentie et exprimée par le président de la République, de faire un peu de place à ses alliés dans l’USN.
HO