Dans le conflit qui les oppose à l’Ethiopie au sujet de la construction du barrage sur le fleuve Nil, la République Arabe d’Egypte et la République du Soudan ont proposé, mardi 2 mars 2021, une médiation quadripartite dirigée par la RDC pour relancer les négociations, indique le ministère égyptien des Affaires Etrangères. La proposition a été émise au Caire au cours d’une rencontre entre Sameh Shoukry, ministre égyptien des Affaires Etrangères et son homologue soudanais Mariam al-Mahdi qui se sont mis d’accord sur la «la formation d’un quartet international dirigé par la RDC», en sa qualité de présidente en exercice de l’Union africaine (UA). Selon le communiqué rendu public à l’issue de la rencontre du Caire, les deux pays ont confirmé leur «attachement» à la proposition soudanaise soutenue par l’Egypte «d’étoffer le mécanisme de négociation sous l’égide de l’UA ». Succédant au sud-africain Cyril Ramaphosa, le président congolais Félix Tshisekedi a entamé en janvier un mandat d’un an à la présidence tournante de l’UA. Le quartet comprendrait, outre l’Union africaine, «les Nations unies, l’Union européenne et les Etats-Unis», selon le même communiqué. Depuis près d’une décennie, le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie négocient sans succès les modalités de gestion et de remplissage du réservoir du Grand barrage de la Renaissance (Gerd) qu’Addis Abeba construit sur le Nil bleu. Lancé en 2011, cet ouvrage est appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique. Si l’Ethiopie estime que Gerd est essentiel à son développement économique et à son électrification, Khartoum et le Caire qui dépendent à 97% du fleuve pour son approvisionnement en eau craignent que la digue ne restreigne leur accès à l’eau. L’année dernière, la date limite du 15 janvier avait été fixée pour résoudre l’impasse de longue date entre les deux pays, mais la dernière série de pour- parlers s’est soldée par un statu quo. La construction du Barrage de la Renaissance a commencé en 2011 sur l’affluent du Nil Bleu, dans les hautes terres du nord de l’Éthiopie, d’où s’écoulent 85 % des eaux du Nil. Cependant, le méga barrage a provoqué une dispute entre l’Égypte et l’Éthiopie, le Soudan étant pris entre les deux, ce qui, selon certains, pourrait conduire à une guerre.
A.S.