Le dimanche 28 février a été la date limite pour le dépôt des candidatures au poste de secrétaire exécutif de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). A ce jour, seuls la RDC et le Botswana ont présenté leurs candidats, respectivement Faustin Luanga Mukela et Elias Magosi . Et pour cause, seuls Kinshasa et Gaborone remplissent les nombreux critères qui régissent les candidatures à la plus haute fonction de la SADC. Aucun autre pays ne pourra présenter de prétendant.
Exclus sont les Etats membres dont par le passé, un ressortissant a occupé le poste de secrétaire exécutif, à savoir la Namibie, Maurice, le Mozambique et la Tanzanie. Ne peuvent pas postuler également ceux qui comptent actuellement des nationaux parmi les plus hauts postes administratifs de l’organisation.
Cette dernière clause concerne notamment l’Angola, d’où est originaire Jorge Cardoso, actuel directeur de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité (OPDS), l’Afrique du Sud, dont est originaire le secrétaire exécutif adjoint à l’intégration régionale Thembinkosi Mhlongo , et les Seychelles. Le secrétaire exécutif adjoint aux Affaires commerciales, Joseph André Nourrice, est un de leurs
ressortissants, rapporte le confrère en ligne.
Le lobbying a commencé
Leurs champions respectifs annoncés fin janvier, Kinshasa et Gaborone n’ont pas tardé à se mobiliser pour les soutenir, avec pour première cible Maputo, le chef d’Etat mozambicain Filipe Nyusi étant jusqu’en août à la tête de la présidence tournante de la SADC. La ministre mozambicaine des affaires étrangères, Verónica Dhlovo , a appelé le 17 février au consensus entre Félix Tshisekedi et Mokgweetsi Masisi autour d’un candidat unique, après avoir été approchée par ses homologues des deux pays.
Le 11 février, Marie Tumba Nzeza, le chef de la diplomatie de la RDC, s’est rendue en opération séduction à Maputo. Son pendant botswanais Lemogang Kwape a, pour sa part, choisi de plaider en faveur de son candidat lors d’un entretien virtuel avec la ministre mozambicaine le 17 février.
Deux profils différents
Si Gaborone et Kinshasa ont les mêmes ambitions, leurs stratégies divergent. Le Congolais Faustin Luanga Mukuela est un habitué des instances internationales. Outre une brève parenthèse en tant que conseiller économique en chef à la présidence de Joseph Kabila de 2001 à 2003, Mukuela est basé à Genève depuis 1996, où il est haut fonctionnaire à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le profil technocratique de Mukuela contraste avec celui du Botswanais Elias Magosi, actuel permanent secretary de la présidence (PSP) et bras droit du chef d’Etat Mokgweetsi Masisi. En plus d’être déjà initié à la SADC, y ayant servi en tant que directeur des ressources humaines de 2017 à 2018, Magosi présente un profil politique qui l’apparente davantage aux secrétaires exécutifs précédents.
Avant d’être nommée au poste en 2013, l’actuelle titulaire, Stergomena Lawrence Tax, était ministre de l’intégration régionale en Tanzanie. Venu de Maputo, son prédécesseur Tomaz Salomão avait été pendant six ans ministre de l’Economie et des Finances du président mozambicain Joaquim Chissano.
JM