Il se voyait déjà dans la peau de président du Sénat. Le jeune sénateur philanthrope de la Tshuapa qui a réussi à se faufiler dans l’entourage du président de la République Félix Tshisekedi après avoir cotoyé de très près le régime Kabila croyait déjà décrocher le graal grâce à certains membres du sérail présidentiel stipendiés à coup d’espèces sonnantes et trébuchantes. Le pasteur Guily, ce tribun des parlements debout de l’UDPS bien connu dans le landerneau kinois, a dénoncé récemment au cours d’une émission télévisée l’infiltration de Guy Loando dans le saint des saints du pouvoir. «Est-ce que vous pouvez imaginer que lorsque le président de la République composait son discours de 6 minutes du 23 octobre dernier à l’abri de tous les regards, seul Guy Loando avait été autorisé à se tenir à ses côtés par le protocole ? Comment cet enfant chéri de Kabila peut bénéficier d’un traitement de faveur par le protocole du chef de l’État alors que le président et le secrétaire général de l’UDPS doivent souffrir pour rencontrer le président de la République ? Tout ça parce que Guy Loando leur donne de l’argent qu’il a reçu de Kabila, et parce que Kabuya et Kabund ne connaissent pas le langage de la corruption qui se pratique à ciel ouvert par ces agents de protocole mal famés», s’était-il insurgé.
Effectivement, alors qu’il n’était encore qu’un jeune avocat, Loando avait eu à bénéficier des largesses du régime Kabila. Son cabinet avait été mis à contribution dans plusieurs affaires relatives notamment aux juteux contrats chinois qui lui rapportèrent une grande fortune. L’on se souviendra qu’à l’élection du bureau Thambwe Mwamba, Guy Loando avait postulé comme questeur avant de se désister au profit du candidat présenté par le FCC. Après la démission forcée du bureau Thambwe, il espérait, selon ses proches, être désigné par l’Union sacrée pour occuper le perchoir du Sénat et avait même été cité parmi les premiers ministrables avant que le président Tshisekedi ne jetta son dévolu sur le katangais Sama Lukonde Kyenge. Comme quoi l’argent n’achète pas tout.
Loando crée la zizanie au Sénat
Ayant perdu sur ces deux tableaux, Guy Loando que l’on présente comme un jeune turc aux dents très longues, n’aurait pas trouvé mieux que de jouer les troubles fêtes dans l’Union sacrée de Fatshi. Électron libre, il ne pouvait pas faire le poids pour le poste de 2ème vice-président réservé à son grand Équateur natal, où des poids lourds comme Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi ont aligné respectivement José Endundo et Valentin Gerengo. D’où l’implication de Guy Loando qui aurait suscité une troisième candidature à ce poste, celle de Sanguma Temongonde Mossaï.
Cette agitation boulimique de Guy Loando qui dit avoir reçu la promesse de devenir vice-premier ministre chargé des ITPR dans le gouvernement Sama Lukonde ne s’est pas arrêtée qu’à sa région de l’Équateur parce qu’il a voulu également s’occuper du seul poste réservé par l’Union sacrée de la Nation à l’ex-Bandundu. Aussi aurait-il incité le benjamin du Sénat, Reagan Bakonga Ilanga, originaire de Boende comme lui, à candidater comme questeur adjoint contre Ida Kidima Nzumba.
Le sénateur Guy Loando qui rêve de devenir la figure de proue du grand Équateur tente ainsi de déshériter le grand Bandundu au profit de l’Equateur dont il dit vouloir revoir le quota à la hausse a contrario de la répartition géopolitique équilibrée faite par la plus haute hiérarchie de l’Union sacrée de la nation. Puisant dans son pactole engrangé sous Kabila, il croit pouvoir acheter les voix des élus des élus pour perturber les calculs de l’Union sacrée à la chambre haute du parlement.
L’on se demande comment ce jeune parlementaire qui s’est rapproché il n’y a pas si longtemps du chef de l’État, peut en même temps entretenir de la sorte une rébellion ouverte contre le ticket adoubé par ce dernier au Sénat alors qu’à la chambre basse il n’y a eu aucun son discordant pour le ticket présenté par la nouvelle famille politique du président de la République. En voulant devenir aussi grosse que l’éléphant, la grenouille ne va-t-elle pas finir par exploser telle une baudruche? Seul l’avenir nous le dira.
JBD