L’aura de la plateforme FCC de l’ancien président de la République Joseph Kabila se ternit de plus en plus, tandis que la tendance semble s’accélérer en faveur de l’Union sacrée de la Nation (USN) de son ex-partenaire Félix Tshisekedi.
La plupart de chroniqueurs se désolent de l’inefficacité du premier cercle de JKK qui n’aura pas réussi à stopper la bourrasque. La questoon est de savoir si le FCC est capable de rebondir autour de l’excellent stratège qu’est Kabila tant que celui-ci ne s’implique pas lui-même directement dans la gestion de sa plateforme qui a fait la pluie et le beau temps 18 ans durant en RDC. On sait que l’ancien président s’est retité dans son Katanga natal pendant que sa famille politique fait face à une attaque en règle de son successeur Félix Tshisekedi.
Une marche des jeunes du PPRD, parti politique du Raïs, revoltés par l’inconstance des caciques de ce parti a été interdite de justesse alors que plusieurs sources disent que l’ancien président de la République préférait faire profil bas un certain temps vu les circonstances. Inutile de pleurer devant le poste de télévision le fait que les barons de l’ex-principal parti présidentiel sont à la base des difficultés que connaît actuellement le FCC à cause d’incessants conflits internes et d’une boulimie à nulle autre pareille. Avec une direction quasi-monarchique, le FCC croyait conquérir une position monopolistique et avait tendance à assujettir ses partenaires à des règles jugées inacceptables par d’aucuns. Révélés fin 2020, les démêlés du FCC avec le chef de l’Etat sont la conséquence de pareille attitude conquérante qui a abouti à ce que le nouveau n° 1 congolais a ressenti comme des humiliations incompatibles avec l’idée qu’il se fait de hautes charges que le peuple lui avait confiées lors de l’élection du 30 décembre 2018 et dont JKK a eu l’élégance de rendre possible l’exercice sans regimber.
L’on a tellement été accoutumé en RDC depuis 18 ans, à voir cette nomenklatura PPRD faire la pluie et le beau temps, que la nouvelle dynamique lancée par Fatshi est présentée comme une violation de la constitution et des règlements de la République. La politique au Congo comme ailleurs en Afrique a toujours été hétérogène et le rapport de forces a souvent dicté la conduite des affaires publiques.
Outre un appétit glouton, cette nomenklatura a alors commis une deuxième erreur consistant à torpiller ouvertement la politique du président de la République. Or, Fatshi considère qu’un chef d’Etat élu est l’instrument privilégié des politiques publiques voulues par le «peuple d’abord».
Faire le procès contre l’Union sacrée revient donc à porter le fer contre la politique de la nation dont l’élaboration revient aux institutions que sont le président et le gouvernement et non aux formations politiques. JKK qui, malgré son jeune âge, est en matière de gouvernance publique, semblable un vieux singe auquel on ne peut apprendre à faire des grimaces, a peut-être eu le tort de laisser un groupe d’intérêts particuliers prendre en charge ses prestations publiques, notamment les relations qu’il devait entretenir avec son partenaire CACH.
La RDC à l’ère Tshisekedi modifie notre perception de la gestion d’un Etat. Il sied dès lors d’extirper notre pratique quotidienne les catégories inadéquates pour s’adapter à la situation nouvelle. Les réformes projetées avec le contrôle parlementaire sont susceptibles d’injecter dans le vécu de nos institutions une logique plus rationelle.
De nombreux analystes souhaitent que l’Union sacrée soit en RDC le moteur d’un développement qui fera du pays une puissance économique émergente, une première puissance exportatrice africaine, un premier investisseur dans les énergies renouvelables sans compter un système éducatif qui occupera un rang honorable dans les évaluations internationales et une espérance de vie plus elevée que celle actuelle. Si de telles performances ne sont pas au rendez-vous, les contradictions sociales continueront à empoisonner la vie nationale et la montée de l’individualisme ne cessera pas de menacer la cohésion de la société.
En attendant, l’amélioration continue des conditions d’existence de la population doit se poursuivre, parce qu’elle est une priorité politique qui va assoir la légitimité du pouvoir exercé par le président Félix Tshisekedi.
LE MAXIMUM