Après les membres du bureau de l’Assemblée nationale, c’est au tour du président du Sénat d’être dans la tourmente. Alexis Thambwe Mwamba, est soupçonné par le parquet près de la Cour de cassation de détournements de deniers publics. Le procureur près cette juridiction qui cite quelques faits a demandé au bureau du Sénat l’autorisation d’instruction de ce dossier.
En effet, le 6 janvier dernier, le président du Sénat a tiré pour le compte de son institution trois chèques d’un montant respectif de deux millions d’Euros, un million USD et un million FC. Dans le même document reçu le 1er février par la chambre haute du parlement, le procureur explique que l’argent a d’abord été retiré par le trésorier du Sénat, qu’il a été donné au conseiller financier du questeur avant d’être remis au président à domicile. Pour le parquet, ces faits sont «susceptibles de constituer l’infraction de détournement de deniers publics. Étant donné la gravité des faits, au regard des montants qui lui ont été remis et la nécessité de décourager ce type de comportement, il est impérieux que le président du Sénat puisse donner sa version des faits», explique le haut magistrat.
En même temps, plusieurs pétitions ont été déposées contre des membres du bureau du Sénat, dont son président et si les pétitionnaires reprennent le dossier du parquet, ils reprochent également au président du Sénat de ne pas avoir payé les frais de fonctionnement des commissions, d’avoir aussi dépensé plus de 4 millions USD dans la rénovation du Sénat, sans en informer la plénière.
Alexis Thambwe Mwamba, qui présidait une séance mardi, a insisté sur le fait qu’aucune motion ne pourrait être examinée au cours de cette session extraordinaire en se basant sur le règlement intérieur. Il s’est exprimé face à la presse en démentant les accusations du parquet. «Les fonds avaient été consignés parce qu’ils étaient sortis très tard de la banque, le lendemain, ils ont été ramenés ici, j’ai donné des pièces justificatives. Ces fonds sont bien entrés dans le Tresor, il n’y a pas eu de détournement de ma part». En réponse au parquet général qui a demandé la levée des immunités d’Alexis Thambwe Mwamba, le bureau du Sénat a estimé dans une correspondance, qu’il n’y avait pas matière à autoriser l’instruction sollicitée.
Quant aux pétitions, «nous sommes en démocratie, il n’y a pas de poste qui soit là pour la vie, ça n’existe pas. On a un mandat et un jour si ceux qui m’ont donné le mandat décident que je dois partir, je dois partir, ce n’est pas la fin du monde», a affirmé le président du Sénat.
L’entourage d’Alexis Thambwe Mwamba assure que ces pétitions ne pourront pas être examinées avant mars et la session ordinaire, l’ordre du jour de la session extraordinaire ayant été vidé. Mais ses détracteurs promettent d’aller jusqu’au bout et attendent la désignation d’un bureau provisoire qui examinerait leurs pétitions.
Malheureusement, au lieu que l’argent soit consigné à la banque, cet argent est passé par chez lui (Alexis Thambwe Mwamba) à la maison. Cette procédure n’est pas légale. «Nous lui reprochons cette gestion-là», insistent les pétitionnaires.
HO