« Il n’y avait rien eu à promettre. Je n’étais qu’informateur, pas formateur du gouvernement. Tous ceux qui ont adhéré à l’Union sacrée sont d’accord qu’il faut un changement radical dans ce pays afin de le servir. On s’est tous mis d’accord sur les principes. Nous ne sommes pas encore au niveau du partage des postes», a affirmé Modeste Bahati Lukwebo sur Top Congo FM.
En effet, contrairement à ce qu’a laissé entendre Jean-Marc Kabund, les partis de Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba n’avaient pas exigé des postes, mais «ils avaient proposé leurs cahiers de charges. Le panel a observé leurs revendications et on s’est rendu compte que c’était de bonnes choses», a encore soutenu l’informateur pour qui «ils ont plutôt demandé des réformes notamment de la CENI dont le mode d’élection des gouverneurs. On s’est rendu compte que nous étions tous sur une même longueur d’ondes».
Comme l’a dit le porte-parole du MLC Raphaël Kibuka, «ils ont décidé que pour les ambitions, on les verra après. Personne ne leur a promis des postes. Ils ont accepté de signer les documents de l’Union sacrée pour matérialiser leurs ambitions».
Si cela a fait grand bruit, c’est juste parce que le MLC et Ensemble «sont très médiatisés. Il n’y a pas qu’eux qui voulaient voir clair dans l’Union sacrée. Nous étions toujours en train d’expliquer».
Premier ministre, pouvoir discrétionnaire
«En ce qui concerne la nomination du 1er ministre, cela relève de la compétence exclusive du président de la République», a fait savoir Modeste Bahati qui a également révélé que de ces échanges, les propositions ont été faites pour que le prochain gouvernement ne soit composé que «d’une quarantaine de ministres».
Cependant, il a assuré ne pas en savoir plus pour ce qui du formateur du gouvernement. «C’est du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat. Tout ce que je sais, c’est qu’il va respecter la Constitution. C’est possible aussi que la primature revienne soit au MLC ou à Ensemble. Nous sommes au service du pays et au peuple. Si on nous appelle, on est prêt à travailler», a-t-il lâché.
Au sujet de la polémique sur les 1.500.000 USD qu’il aurait demandés pour bien mener sa mission d’information, Modeste Bahati Lukwebo a fait savoir que «toutes les factures (des salles et autres) ont été envoyées au cabinet du président de la République qui les a tramises aux ministères des Finances et du Budget. Nous ne sommes pas salariés. Nous sommes venus pour rendre service à la nation. Nous n’avons que des primes».
Prêcher l’Union sacrée
Désigné informateur le 1er janvier 2021 par le chef de l’Etat, Modeste Bahati a assuré avoir aussi pêché tout en identifiant et en convainquant ses interlocuteurs. «La mission de l’informateur n’est pas neutre. Il faut convaincre. Ma mission était celle d’identifier ceux qui sont prêts à accompagner la vision du Chef de l’Etat. Nous n’avons pas créé de majorité. Nous avons identifié une majorité», a-t-il précisé avant de souligner: «nous avons lancé des invitations à tous ceux qui ont des députés, même au PPRD. Je n’ai fait aucune distinction. Le travail était impersonnel, mais nous sommes dans une entreprise politique». Le sénateur révèle avoir utilisé 2 méthodes, notamment la méthode discrète avec les chefs de regroupements politiques qui ont des députés à l’Assemblée nationale et des contacts directs avec des députés individuellement ou en caucus. «Cela nous a permis d’expliquer ce qu’est réellement l’Union sacrée. Les deux méthodes ont été payante. Nous avons terminé le travail avant le délai imparti», s’est-il félicité. Et de poursuivre :
«Les individualités aussi sont venues et se sont ajoutées au nombre de ceux qui existaient. Elles n’ont pas été appelées. Elles ont répondu à l’appel du Chef de l’Etat».
Au terme de son travail, Modeste Bahati Lukwebo est content de compter dans son rapport 391 députés appartenant aux 24 partis et regroupements politiques.
Il se réjouit même du fait d’avoir travaillé pour réconciliation entre certains regroupements, dont son AFDC-A en faisant voir que c’était juste un complot. «Nous avons nous-mêmes financé notre campagne électorale. Certains ont même vendu leurs maisons. Et nous étions devenus la cible de ceux qui ne nous ont rien donné», a-t-il expliqué.
Différence entre Kabila et Tshisekedi
«J’ai constaté que les deux ont la volonté du changement dans notre pays», a fait remarquer celui qui a pendant de longues années travaillé aussi avec Joseph Kabila, ancien président de la République qui considère que «c’est l’entourage qui crée des problèmes. Il faut juger à partir des résultats. Et cela viendra des élections».
Contrairement à ce qu’a affirmé Steve Mbikayi, «il est trop tôt pour aborder la question des des élections maintenant. Il n’ya pas d’engagement à soutenir le Chef de l’Etat aux prochaines élections (avant d’adhérer à l’Union sacrée). Il faut travailler pour l’intérêt du peuple.
Personnellement, je ne suis pas candidat président de la République. Je n’ai pas d’ambitions présidentielles. Je peux bien servir le pays sans être forcément président de la République», a-t-il conclu.
JM