La RDC célébrait ce samedi 16 janvier 2021 le vingtième anniversaire de l’assassinat du troisième président de la RDC, Mzee Laurent Désiré Kabila dans son cabinet de travail au palais de marbre. Proclamé Héros national pour son attachement à la défense de l’indépendance et de la souveraineté nationales ainsi que pour sa foi dans la capacité des Congolais à bâtir eux-mêmes leur prospérité, Mzee trône au panthéon congolais où il a rejoint son emblématique précurseur, le père de l’indépendance Patrice Lumumba.
Après l’alternance démocratique intervenue le 23 janvier 2019, d’aucuns pensaient que les hommages à ce deuxième Héros national allaient perdre de leur superbe avec la fin du règne de son fils Joseph Kabila et la rupture de la coalition FCC-CACH par Félix Tshisekedi le 6 décembre dernier.
Mais alors qu’on s’y attendaient le moins dans un climat politique des plus délétères, Félix Tshisekedi a sorti le grand jeu en rehaussant de sa présence la cérémonie du vingtième anniversaire de l’assassinat de Mzee.
Le successeur de Joseph Kabila a non seulement assisté au culte en mémoire de l’illustre disparu, mais il s’est aussi joint à la famille biologique du troisième président de la République pour partager la peine de la perte de cette icône politique dans un esprit de réconciliation et de cohésion nationales.
Symbolique présidentielle éloquente
La forte symbolique de ce geste n’est pas à négliger. Premièrement, Félix Tshisekedi a fait la part des choses entre les joutes politiques, conjoncturelles par essence, et le devoir de mémoire en s’impliquant personnellement pour qu’aux grands hommes, la patrie reste toujours reconnaissante quoi qu’il arrive. Deuxièmement, le chef de l’État a pris de la hauteur en se hissant au-dessus de la mêlée par son hommage au père de son ancien partenaire dans la défunte coalition FCC-CACH qui a été interprété comme un geste de désescalade après le malaise qui a empoisonné les relations entre ces deux personnalités du fait de la maladresse de quelques uns de leurs collaborateurs et de l’instrumentalisation des atavismes rétrogrades par des tireurs de ficelles pas toujours bien intentionnés. Une façon de donner raison à ceux qui recommandent le maintien malgré tout de passerelles entre le président de la République et son prédécesseur pour des raisons évidentes d’efficience de l’action publique.
Fatshi montre ainsi à ceux qui en doutaient encore qu’il est ouvert aux apports de tous ses compatriotes et qu’en tant qu’arbitre, il n’appartient plus à un camp contre un autre.
Troisièmement, après avoir décidé du rapatriement des reliques de Patrice Lumumba cette année pour une sépulture appropriée sur la terre de ses ancêtres, le n° 1 rd congolais plante le décor d’une nation réconciliée avec son histoire la plus dramatique. Perçu par une certaine opinion comme «l’ami des blancs», il rassure de la sorte ceux de ses compatriotes et les panafricanistes qu’il ne sera jamais dupe dans les relations avec les «maîtres autoproclamés du monde» concernant leur part de responsabilité dans la déstabilisation permanente non seulement de la RDC, mais aussi de l’Afrique dont il se prépare à prendre les rênes au mois de février prochain en tant que président de l’Union africaine. Le fils du sphinx de Limete prouve par là que comme Patrice Lumumba et Mzee Laurent Désiré Kabila, il ne trahira jamais le Congo chaque fois que les Intérêts Nationaux majeurs seront en jeu.
A l’instar de deux Héros nationaux de la RDC qui ont payé de leur vie la sauvegarde des Intérêts Nationaux, Fatshi avait déjà prévenu qu’il était lui aussi prêt à tout pour ramener une paix durable et la prospérité dans le pays.
Au-delà des querelles politiciennes stériles, le mois de janvier aura donc tenu toutes ses promesses en demeurant celui de la commémoration des martyrs de l’indépendance. Et Félix Tshisekedi a eu raison d’indiquer que ce qui nous unit en tant que peuple est plus fort que les clivages du débat politique.
LE MAXIMUM