Plusieurs membres du FCC s’en prennent vertement depuis peu à la coordination de cette plateforme.
De l’ancien 1er ministre Augustin Matata Ponyo à l’ex-PCA de la RVA Émile Bongeli, en passant par l’actuel ministre des Affaires humanitaires, Steve Mbikayi et Jean Paul Nemoyato, ancien ministre de l’Economie nationale, tous bûcheronnent contre le coordonnateur Néhémie Mwilanya. «La débâcle actuelle du FCC est le fruit d’une coordination rêveuse qui croyait qu’il y avait de la place pour deux crocodiles dans le même marigot», estime Mbikayi réagissant à la tribune de Matata qui voit dans l’Union sacrée de Félix Tshisekedi, un FCC-bis (Cfr page 5). «Le FCC n’avait à sa création ni âme, ni esprit (et) ne l’a toujours pas. C’est un corps sans âme, ni esprit qui ne peut ni vivre, ni survivre», allègue fort doctement l’ancien chef du gouvernement.
Pour Mbikayi, le «ce que je pense » de Matata est une belle dissertation d’un technocrate apolitique.
Plusieurs analystes estiment que l’ex-1er ministre qui a tout eu avec Kabila se livre à une auto-flagellation, mieux un auto-dédouanement alors qu’il est comme bien d’autres comptables de la débâcle du FCC. Dommage qu’au lieu de de plonger ses camarades dans une anamnèse pour un déclic salvateur, Mapon se limite à les accuser.
Depuis la déchéance du bureau Mabunda à l’Assemblée nationale, plusieurs voix s’élèvent au sein du FCC pour réclamer la démission du député PPRD Néhémie Mwilanya du poste de coordonnateur de cette famille politique qui depuis la rupture de la coalition FCC-CACH semble en phase de délitement.
Jean-Paul Nemoyato, un autre sociétaire du FCC estime pour sa part que bien que ne représentant que 20% des plus de 300 députés nationaux de cette méga-plateforme, le PPRD a imposé une répartition de tâches en accaparant la quasi-totalité des postes de responsabilités grâce à une gestion des ambitions opaque et égoïste qui a réduit les autres composantes à la portion congrue.
La scission ou l’éclatement du FCC est selon lui, l’expression des frustrations des alliés, une sanction contre l’égocentrisme du PPRD. Nemoyato propose que ceux des élus FCC qui ont approuvé l’idée d’une Union sacrée de la nation lancée par Fatshi se constituent en une seule force pour négocier avec ce dernier un accord de partenariat.
Par ailleurs, dans une tribune intitulée «Juridisme vs Pragmatisme en période de crise politique», le professeur Emile Bongeli du PPRD regrette que le style de coordination adopté au FCC ait été teinté de «distanciation (même téléphonique), de mépris, d’arrogance, de chantage et même de trafic d’influence (l’Autorité morale a dit…). De quoi prêter le flanc à l’autre camp qui a mis au point des techniques d’approche faite de paroles mielleuses, attrayantes, rassurantes et savamment mêlées à un chantage de recourir à la dissolution du parlement au cas où… Cependant, cette menace était douce et bien voilée dans les discours séduisants pour les élus peu sûrs de réélection ». Il reproche au coordonnateur du FCC d’avoir paralysé la machine communicationnelle de la plateforme FCC en écartant les rompus en la matière au profit d’un bataillon de jeunes copains inexpérimentés et incapables de tenir tête à la pression communicationnelle adverse…
Tout bien considéré, les jérémiades, accusations et invectives sur la débâcle du FCC devraient céder le pas à une froide autopsie pour un rebond au lieu d’être instrumentalisées par les plus grands bénéficiaires du pouvoir de Joseph Kabila en quête d’autojustifications sur les conséquences d’un échec qu’ils doivent honnêtement assumer tous. Faute de quoi, le FCC se morcellera davantage.
LE MAXIMUM