Les populations de Saké, en territoire de Masisi (Nord-Kivu) se montre sceptiques quant à l’existence de la Covid-19 en dépit des décès enregistrés des suites de cette pandémie à travers le monde et foulent même au pied les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires et politiques du pays.
Chacun parmi ces habitants évoque ses raisons face à cette résistence à l’observance des gestes barrières.
Pour Francine Byamana, une commerçante de Saké cette maladie n’a jamais existé dans leur milieu. elle dit ne pas être concernée par le respect des gestes barrières, qui pour elle, restent une fiction. «J’écoute de loin qu’il y a une maladie, mais notre milieu n’est pas concerné, on ne se lave pas les mains, on se salue comme on veut et on n’a jamais été contaminé», explique-t-elle.
Les autorités locales moins écoutées
Interrogé à ce sujet, l’administrateur du marché de Saké indique que les gens ne croient pas à l’existence de cette maladie parce qu’il n’y a jamais eu de cas positifs de Covid-19 dans ce milieu. «Nous les sensibilisons régulièrement mais ils ne respectent pas les gestes barrières. La raison est simple, ici chez nous il n’y a jamais eu de cas positifs de la covid-19», tente-t-il de se justifier avant d’indiquer que pendant le confinement, les gens respectaient scrupuleusement les gestes barrières parce qu’ils voyaient le danger devant eux. «Après le confinement les gens ont cru que la maladie est vaincue et ont jeté tous leurs cache nez. Mais j’apprend qu’il y a une deuxième vague de la maladie, je pense qu’il est encore nécessaire de respecter scrupuleusement ces gestes barrières», a-t-il ajouté.
Malgré tout, certaines organisations non-gouvernementales se mobilisent pour aider cette population à se protéger contre la pandémie, à l’image de ‘‘Les ailes du Coeur” qui a mis en place un dispositif de lavage des mains dans ce marché et distribué plusieurs masques aux commerçants.
Pour Lysette Bora Nikuze, coordinatrice provinciale de cette ONG, en renforçant les moyens de prévention, on limite la propagation de la maladie. D’où, a-t-elle appelé les autorités locales à s’impliquer davantage dans la sensibilisation pour passer le message afin que toutes les couches de la population comprennent le danger déjà présent dans la communauté. «La résistance ne peut être dissipée en un clé d’oeil, mais nous pensons que plus il y a la sensibilisation, plus les gens comprennent et la résistance diminue», s’est-elle félicitée avant de faire remarquer qu’il y a des bouches non autorisées qui donnent de faux messages amplifiant le doute dans le chef de la population, ce qui aggrave la situation plutôt que de la résoudre.
Rappellons que le Nord-Kivu occupe la deuxième position parmi les provinces les plus touchées par la pandémie à Coronavurus. Mercredi 9 décembre dernier, le cumul des cas a été de 1.190.
HO