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Le nombre de personnes tuées par les présumés combattants d’Allied Democratic Forces (ADF)
Deux corps dont celui d’un nourrisson ont été retrouvés cet après-midi dans la région, affirme la société civile locale. Ce qui porte à six le nombre des civils exécutés.
“Il s’agit d’un homme et un bébé de deux ans. Ils ont été tués par armes blanches. Le corps de la fillette de deux ans a été retrouvé dans la rivière”, témoigne à ACTUALITE.CD, Paluku Batoleni, président de la société civile secteur de Ruwenzori.
Ce bilan reste encore provisoire car une vingtaine de personnes sont portées disparues dont un journaliste d’un média local.
L’attaque des rebelles ougandais ADF à Nzenga, qui est une première dans la région depuis le lancement des opérations dites d’envergure a occasionné un déplacement massif de la population locale vers les localités de Kasindi, Bulongo et même dans la ville de Beni.
Yassin Kombi
Déchéance du bureau J. Mabunda : «il ne faudra pas se réjouir trop tôt»
Le député national Katshongo Mbavu Paulin et président du groupe parlementaire du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) prévient les congolais à ne pas vite se réjouir de la destitution de Jeanine Mabunda et de son bureau.
Il rappelle que l’Assemblée va procéder au vote pour un nouveau bureau et appelle la population à la patience jusqu’à la constitution du nouveau bureau.
« Ce n’était qu’un vote, nous devons procéder au vote de notre bureau. Est-ce que vous êtes sûr que ceux là qui sont prévus pour être présidents ou membres du bureau sont ceux-là qui seront membre du Bureau ? », s’interroge-t-il.
Et d’inviter : «Attendons de voir comment ce bureau va être constitué pour qu’on puisse dire la majorité est là-bas et l’opposition est de l’autre coté, ça c’est un point qu’il ne faudra pas oublier », ajoute Katshongo Mbavu Paulin avant de conclure, « Donc il ne faudra pas se réjouir trop tôt ».
Merveilles Kiro
Corruption oui ou non ?
A Kinshasa, tout se sait ou tout finit par se savoir. C’est la fluidité à la kinoise. S’il ne l’a pas dit expressis verbis dans ses mémoires, Léon Kengo wa Dondo a eu ces mots tirés de sa très longue et riche jurisprudence politique.
Alors, faudrait-il ranger les bruits persistants sur la «corruption» des députés dans ce chapitre de la «fluidité» de la société kinoise ? Ou s’agirait-il de ce que le Maréchal Mobutu -un autre fin connaisseur des spécialités kinoises- mettait sur le compte des «balobiens» ? En somme, la fameuse «Radio-trottoir», machine à créer et à relayer des fakes news avant la prise de pouvoir des réseaux sociaux.
N’empêche, dans la ville haute, des montants sont balancés. 7000, 9000 dollars…pour tout député désireux d’embarquer dans le bateau estampillé «changement». Vrai ? Faux ? Le week-end, une vidéo d’un député a fait le buzz. Et pour cause, cet élu fait ce qui ressemble fort à un coming out. Il parle de 15.000 dollars comme «prix» de son recrutement. Aurait-il brisé l’omerta?
Faudrait-il inférer que le mercato observé dans les travées de l’Hémicycle a un autre prix que la volonté d’adhérer à la vision du Président ? Faudrait-il induire qu’il y aurait de la «bonne corruption» pour combattre la «mauvaise», celle du Régime Kabila ? Pour paraphraser loi du financier anglais Gresham en la tordant, on dirait que la bonne corruption chasse la mauvaise.
Ainsi, les députés auraient le droit de percevoir aujourd’hui des «invisibles» plus invisibles que ceux d’hier.
En un mot, faudrait-il conclure que la meilleure arme contre les antivaleurs serait d’autres antivaleurs ? Pourvu que ce soit pour la bonne cause. A savoir, le déboulonnement de la dictature qui a commencé avec la déchéance du bureau Mabunda.
Il y a peu, au plus fort des élections des gouverneurs de provinces et des sénateurs, des soupçons de corruption à vaste échelle avaient scandalisé l’opinion. Voilà que, par les mêmes canaux, des faisceaux de présomptions d’achat des consciences s’invitent au débat.
Autres temps, autres mœurs ? Pas sûr. En tout cas, un véritable cas de conscience pour ceux qui ne sont pas adeptes de la morale à géométrie variable.
José NAWEJ
Les transfuges du FCC dans l’Union sacrée ont agi par peur
de la menace de dissolution
Face à l’adhésion de plusieurs députés nationaux du FCC, plateforme de Joseph Kabila à l’union sacrée prônée par Félix Tshisekedi, le professeur Gabriel Banza Malale de la faculté de Droit à l’université de Lubumbashi et député provincial du FCC (Haut-Katanga), y voit plutôt les conséquences des menaces proférées par le chef de l’Etat.
«Le chômage brandi avec l’idée de la dissolution de l’Assemblée nationale a poussé plusieurs élus nationaux à basculer vers cette Union sacrée. Quelques-uns m’ont confié leur angoisse de voir l’Assemblée nationale être liquidée et d’être jetés dans la rue comme de minables chômeurs alors qu’ils ont besoin de leurs émoluments», m’a révélé cet académicien dimanche avant d’ajouter que «le chef de l’Etat a obligé les gens à s’attacher à lui sur base de cette pression. En déclarant qu’il allait dissoudre si l’on n’adhérait pas en nombre suffisant à l’Union sacrée. C’est une menace, un chantage incompatible avec les valeurs démocratiques».
Il a également expliqué que «nous risquons d’avoir une Union sacrée pleine de marabouts, de menteurs, de sorciers et de malfaiteurs».
José MUKENDI