La Coordination Nationale du Panel des Experts de la Société Civile a suivi avec attention le porte-parole du Président de la République, Monsieur Kasongo Yamba Yamba qui a annoncé la fin des consultations menées par le Président de la République, S.E Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et affirmé que le Président de la République allait prendre d’importantes décisions sur la vie de la Nation qui sont attendues impatiemment par le peuple.
Préoccupée par la situation politique actuelle et par obligation citoyenne, la CNPESC relève ce qui suit :
1. Des divergences politiques entre une partie de ceux qui ont été consultés qui considèrent que ces consultations sont un moment opportun pour mettre en place un nouvel ordre politique au pays, et ceux qui n’y ont pas participé qui pensent que ces consultations auraient dues se dérouler conformément à la constitution et selon l’accord signé entre les deux parties au pouvoir ;
2. La montée de la tension entre les membres de la coalition au pouvoir FCC – CACH alors que ces consultations devraient être un moment d’inclusivité et de cohésion nationale sur l’ensemble des questions soulevées de part et d’autre ;
3. L’existence des décisions de justice considérées comme fruit d’une instrumentalisation de cette institution pour régler des comptes aux adversaires politiques. Tel est le cas de l’Honorable Vital Kamerhe, jusqu’au point où les ténors de l’UDPS et du FCC se jettent mutuellement la responsabilité des stratagèmes de son incarcération et de la situation qu’il traverse actuellement ;
4. L’impression d’une justice à double vitesse et de l’étouffement de la liberté d’expression caractérisés d’une part, par des interpellations précédées et/ou suivies d’actes d’intimidations, d’arrestations et de procès expéditifs (affaires Henry Maggy, Tshala Muana, Barnabé Milinganyo) et d’autre part un silence assourdissant à l’égard des militants de l’UDPS, qui excellent dans l’intolérance politique par des injures, des menaces, des attaques personnelles ( propos du Président a.i. de l’UDPS Kabund, du secrétaire général de ce parti Kabuya, de « Fils Mukoko »…) non poursuivis comme s’il y avait une République de démons à brûler d’un côté et celle des anges de l’autre côté à protéger. Une situation très dangereuse qui met en péril la cohésion nationale.
Ce tableau sombre pour une jeune démocratie comme la nôtre ramène à la surface la pensée de Montesquieu selon laquelle : « Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre de lois et avec les couleurs de la justice ».
Au regard de ce qui précède, la Coordination Nationale des experts de la Société Civile recommande ce qui suit :
A. Que ces consultations organisées à l’initiative du Président de la République ne se transforme en aucun cas en un moyen de contourner le référendum prévu par les articles 5 et 218 de la Constitution et qui est un attribut de la souveraineté du peuple dont aucun groupe ni individu ne peut éluder pour réviser la Loi fondamentale.
B. Que somme toute, dans le respect de la constitution, les décisions à prendre répondent aux aspirations majeures de la population qui a tant souffert et ne soient pas un élément détonateur de la déstabilisation des institutions, de l’enclenchement de troubles et des violences dans le pays.
Fait à Kinshasa, le 1er Décembre 2020
La Coordination Nationale