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Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat
Palais de la Nation
Kinshasa/Gombe
Excellence monsieur le Président de la République,
J’ai l’honneur d’approcher votre haute personnalité pour vous entretenir de façon très brève sur la situation actuelle du pays.
Lors de votre accession au pouvoir en janvier 2019, le peuple Congolais avait nourri un grand espoir en vous et en vos promesses, tant vous vous étiez toujours manifesté, alors opposant, comme chantre du changement. Nous croyions en l’avènement d’un véritable Etat de droit, loin de la répression des libertés fondamentales comme celles d’opinion et d’expression. Nous croyions en la consolidation de la nation pour que le vivre ensemble entre Congolais soit une réalité. Nous croyions que le respect de la constitution et des autres lois du pays ne souffrirait d’aucune faille. Nous croyions donc que ce sera le peuple d’abord.
Hélas ! Manifestement, les Congolais portent le deuil de leurs illusions perdues. Nous vivons le pire comme jamais auparavant. La répression et les menaces contre les libertés de la presse, d’opinion et d’expression sont devenues la règle sous votre règne. En lieu de la consolidation espérée de notre fraternité, c’est la surchauffe des sensibilités tribales. C’est d’autant plus grave que vous paraissez comme celui qui suscite cela tant dans la plupart des nominations que vous faites que dans le choix de votre entourage immédiat. En même temps, vous enfreignez vous-même les règles établies pour régir la vie de la République au nom d’une boulimie électoraliste de pouvoir. Vous ne réalisez aucun de vos engagements au point que nous arrivions à nous demander si vous êtes le Félix Tshisekedi que nous avons connu dans l’opposition.
« Le peuple d’abord » avez-vous dit. Mais dans la pratique, vous avez triplé le salaire des seuls membres de votre cabinet, composé essentiellement de vos copains d’Europe qui n’ont qu’une connaissance sommaire des réalités du pays, ce que Kabila que nous combattions dans l’opposition avec vous n’a jamais osé faire.
Alors que les enseignants, policiers, militaires et fonctionnaires vivent dans une précarité honteuse, vous avez doté en plus les membres de votre cabinet de véhicules les plus luxueux alors qu’en pratique, on ne voit même pas les résultats de leur travail en dehors d’un exhibitionnisme outrancier et révoltant.
En outre, tout se passe comme si vous vous sentez plus président de l’UDPS que président de tous les Congolais. J’en veux pour preuves que ce sont quelques troubadours de ce parti qui dictent vos actions à la tête de l’Etat qui mettent à mal la concorde et l’unité nationales. Votre silence face à leurs bêtises et discours haineux est coupable.
S’il vous plaît Monsieur le Président de la République, devenez le président de tous les Congolais et pas seulement de l’UDPS ni d’une communauté tribale comme c’est le cas actuellement !
Avec l’expression de mes hommages les plus déférents.
Willy Mbala