Ainsi qu’il l’avait déjà déclaré devant des membres de la ligue des femmes de la CCU & Alliés, Lambert Mende a tenu, en cette fin de semaine, à montrer que «la coalition au pouvoir FCC-CACH, constituée par le président de la République Félix Tshisekedi et son partenaire Joseph Kabila après une alternance pacifique et civilisée au sommet de l’Etat patauge depuis que le président de la République a résolu de rechercher une requalification de la majorité parlementaire pour ce qu’il a appelé union sacrée de la nation par une méthode d’autant plus questionnable qu’elle ne s’embarrasse guère des valeurs morales et éthiques pour la promotions desquelles nous nous étions convenus d’œuvrer ensemble». En effet, pour Lambert Mende, l’invitation adressée le jour même de leur clôture par les organisateurs des consultations aux regroupements du FCC dont l’Alliance CCU & Alliés est membre, l’a été au mépris de leur statut de détenteurs de la majorité parlementaire, membre du président de la République dans la gouvernance du pays. Ce que les chefs de regroupements du FCC ont fait savoir au chef de l’Etat, en affirmant la disponibilité de la plateforme de Kabila à dialoguer sur toutes les questions qu’il jugerait nécessaires de mettre sur le tapis dans le cadre l’accord de coalition qui lie le Front commun pour le Congo et le Cap pour le changement. «Considérant les résultats des dernières élections générales du 30 décembre 2019, nous avons estimé que ce dialogue ne pouvait se tenir utilement que dans le cadre des structures et mécanismes prévus par l’accord de coalition majoritaire FCC et CACH constituée à l’issue desdites élections. Nous avons aussi exprimé au président de la République notre souhait de voir toute recherche de solution au malaise invoqué par lui, s’effectuer conformément à la constitution et aux lois de la République dont il est le garant», a-t-il rapporté au cours de la matinée politique organisée en marge de l’adhésion à la CCU des scientifiques de l’Université pédagogique nationale (UPN) représentés par le chef des travaux Aimé Kayembe, de nouveaux militants de la Tshangu conduite ainsi que d’une association d’hommes et des femmes d’affaires dirigée par Mamie Mujanyi.
«A notre avis, nul n’a le droit de désacraliser le peuple ou de se substituer à sa souveraineté qui constitue le socle du contrat social et républicain dans une Etat de droit. Toutes les institutions issues des élections sont tenues de respecter la volonté exprimée dans les urnes par ce peuple que l’on appelle à bon escient le souverain primaire. D’où le caractère incontournable en RDC d’un pouvoir partagé jusqu’à une autre échéance électorale entre un président issu d’une plateforme politique et une majorité parlementaire issue d’une autre plateforme», a poursuivi l’initiateur de l’Alliance CCU & Alliés, avant de fustiger ce qui tend à apparaître aux yeux du FCC, à travers les consultations du palais de la Nation comme «une manœuvre pour l’anéantissement et la mise hors-circuit par leur initiateur, par des moyens artificiels de l’ordre institutionnel établi par les scrutins de 2018 de la majorité parlementaire détenue par le FCC au profit d’une présidence de la République omnipotente».
Lambert Mende s’est montré d’autant plus sceptique quant à la démarche cavalière du président de la République qu’il y a décelé plusieurs irrégularités qui, selon lui, ont poussé le FCC à refusé d’y prendre part. « Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, des faits avérés de corruption d’élus dénoncés ci et là n’étaient pas de nature à faire regarder avec optimisme l’initiative unilatérale du chef de l’Etat visant manifestement à la destruction de la cohésion observée après les élections de 2018», a-t-il lâché avant d’ajouter que « le peuple attend de ses élites politiques que nous sommes des solutions concrètes à ses problèmes importants que sont notamment, la gratuité de l’enseignement fondamental, la sécurité, la lutte contre la pauvreté, etc. ».
Aux nouveaux adhérents à la CCU, Mende a recommandé de l’abnégation en les invitant à ne pas considérer pour eux qu’il s’agit en rejoignant l’Alliance CCU & Alliés d’un long fleuve tranquille vers la réalisation de leurs ambitions petite-bourgeoises. «C’est un dur combat fait de sacrifices quotidiennes que vous êtes appelés à prendre part à partir de ce jour. Un combat acharné contre la sujétion et les antivaleurs comme le tribalisme et la corruption entrepris depuis des lustres par l’immortel Patrice-Emery Lumumba. Un combat qui reste toujours d’actualité et dont nous sommes fiers d’être les fidèles continuateurs. C’est un lumumbisme qui est un questionnement permanent, une quête perpétuelle de meilleures solutions possibles aux problèmes de la nation en restant adossés dans leur mise en œuvre à des valeurs identifiables sur lesquelles nous n’entendons pas transiger. C’est le lumumbisme qui ne se connaît d’acquis définitif et qui se traduit par un perfectionnement incessant, qui n’est pas un but, mais une démarche, une logique, une approche pragmatique, fruit d’expériences douloureuses accumulées par trois générations de Congolais déterminés à bâtir au cœur de l’Afrique une nation indépendante, démocratique, une société de bien-être et de justice sociale. C’est un combat qui exige volonté, abnégation, patience et loyauté », a-t-il conclu.
J.M