Née à Lodja (Sankuru ) le 29 août 1960, de Opola Shakambolo et Ehadi Shako Thérèse, Hélène Okako, Mam’Helee pour les intimes, a tiré sa révérence jeudi 29 octobre 2020 à Kinshasa, après 41 ans d’un mariage heureux avec le très respecté notable de Lodja Constant Odiekila Katshewamba.
Pour les proches, il faudra du temps pour réaliser qu’elle a rejoint la lumière de l’au-delà et qu’ils ne la reverront plus jamais. Qu’ils n’iront plus l’écouter à l’école où elle était enseignante. Originaire du village de Longanga (groupement de Djepale), dans le secteur de Mvungi, en territoire de Lodja (Sankuru), Hélène Okako Odiekila était diplômée des humanités pédagogiques avant de mener une carrière élogieuse d’enseignante depuis 1979 jusqu’à la fin de sa vie. Plusieurs générations lui doivent leur formation.
«La mort est certaine mais son heure restera toujours inconnue. C’est en prenant conscience que nous sommes poussière et retournerons à la poussière que nous versons des larmes de douleurs car nos blessures intérieures sont profondes et que tu nous manqueras pour toujours Mam’Helee. Pour nous , tu es immortelle. Tes empreintes resteront à jamais dans le souvenir de nos pensées. C’est aujourd’hui plus que jamais que nous apprécions la valeur de tes efforts, la rigueur de ton éducation et le caractère précieux de tes conseils», répètent en chœur les orphelins Odiekila Eloke, Otenewo, Ekomba, Owamba, Owale et Otakotsha. «Ce qui nous manque, nous instruit. Vivre et croire, c’est aussi accepter que la mort fait partie intégrante de la vie. C’est savoir au plus profond de soi, qu’en fait, rien ne meurt jamais, il n’y a que des métamorphoses », se lamente inconsolable André, fils de la défunte.
Effondré, le notable Constant Odiekila se lance dans un monologue adressé à sa défunte épouse :«ta famille, tes amis, tes collègues, tous ceux qui t’ont connue et apprécié Hélène… tout le monde est là. Dieu, que c’est pénible ! Nous sommes tous là pour te dire adieu et te rendre un dernier hommage. Tu pars avant nous, bien trop tôt, bien trop vite… Et ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de choses et qu’il faut profiter de chaque seconde, de chaque minute ici bas… Toi, qui savais faire beaucoup avec si peu, toi qui savais cultiver l’amour et l’amitié… tu rendais heureux même les moments les plus difficiles… Comment oublier cela ? Comment oublier l’amie fidèle et généreuse, la collègue appréciée, la mère attentionnée, l’épouse aimante que tu as toujours été ? Ta mémoire sera toujours gravée dans mon cœur».
Personne dans la famille n’était préparé au pire car MamHelee a disparu à la suite d’un brusque et léger malaise alors qu’on s’y attendait le moins. «On ne lui a pas dit au revoir, elle est partie sans notre accord. La mort a ses raisons que la raison ignore… A plusieurs on est plus fort mais on n’est pas moins triste. C’est seul qu’on fait son deuil, car on est seul quand on ressent l’absence d’un être aussi cher. On apprivoise la douleur et la présence de nos absents. Mme Hélène Okako Odiekila sera toujours là, à l’esprit et dans nos souvenirs», se plaint un de ses frères. Sur ses vidéos et photos de vacances, on la voit tout sourire et on essaie de se rassurer face à la souffrance qui nous étreint, en se disant que là où elle est, elle ne souffre plus. Son ombre demeure parmi nous.
Chaque vie est un miracle. La disparition de Mama Helee transforme nos cœurs en dentelle, mais le temps passe et les douleurs vives deviennent pastelles. La mort, ce grand mystère qui nous attend, notre ultime destination commune.
C’était une femme exceptionnelle comme on en voit si peu ! Courageuse, dynamique, vaillante, attentionnée, une maman au grand cœur. Elle était toujours présente dans les moments heureux comme dans les épreuves. Une mère généreuse et aimante. Elle a su partager son sourire et rendre son bonheur contagieux.
Mam’Helee était de ces femmes qui dans la vie encaissent et se taisent en espérant stoïquement de meilleurs lendemains, jugeant que si elles refusent les sacrifices de travail bien fait, le monde ira encore plus mal. Dans les épreuves, elle faisait toujours bonne figure, en souriant bravement tout en continuant de rayonner sur nos vies…
Nous rendons hommage à l’héroïsme discret dont elle a su faire preuve au quotidien. Il faut s’en inspirer pour que ce soleil qui brille dans nos quotidiens continue à diffuser ses rayons de bonheur et de tendresse et s’assurer que cette fleur qu’on appelait Hélène Okako Odiekila ne fane jamais…
Puisse l’âme de Mama Helee reposer en paix…
Alfred Mote (son ancien élève)
IN MEMORIAM : Hélène Okako Odiekila n’est plus
