«Si pour le joueur, l’esprit de jeu consiste à jouer correctement en évitant de faire ce qui est défendu par le Code, à respecter les adversaires et à admettre totalement les décisions des arbitres, pour l’entraîneur, le manager, le dirigeant, cet esprit demande d’éduquer les joueurs d’une manière correct tant sur le plan technique que moral, de respecter aussi les décisions des arbitres, voire d’aider ces derniers à maintenir leur autorité, d’éduquer et d’instruire leur public. Car le comportement des accompagnateurs tombe également sous la juridiction des officiels ». Autant de recommandations inscrites noir sur blanc et sans équivoque, sur toutes les fiches d’engagements de la Fédération de basket-ball du Congo (FEBACO) que toutes les équipes évoluant au sein des différents championnats des entités subdélégataires de la FEBACO se doivent d’observer. Un vade-mecum.
Pourtant aujourd’hui, aucun dirigeant de club et encore moins les entraîneurs ne se donnent la peine d’intérioriser et de mettre en pratique tous ces réglements. Les athlètes ne sont pas éduqués par leurs dirigeants et leurs entraîneurs qui sont devenus au contraire des censeurs d’arbitres et plus enclins à donner des leçons aux officiels.
Le cas le plus patent est celui d’un entraîneur «national», membre du staff technique de l’équipe championne féminine de la Ligue provinciale de basket-ball de Kinshasa (LIPROBAKIN), qui ne cesse d’admonester les arbitres à chaque fois que les deux équipes, féminine et masculine qu’il encadre livrent une rencontre. D’entraîneur à censeur d’arbitres, le pas est vite franchi par ce technicien et on peut se demmander ce qu’il adviendra le jour où il plaira à la FEBACO de lui confier la direction d’une des équipes nationales en compétition internationale. En ce cas alors, notre «super coach», censeur de référées, devra s’attendre à des sanctions (fautes techniques et même disqualifiante) de la part des arbitres neutres moins complaisants. En tout cas, la FEBACO tout comme ses entités subdélégataires sont dans l’obligation de prendre des mesures contraignantes contre tous ces entraîneurs nationaux, trop portés vers un exhibitionnisme désuet. Où l’on est entraîneur, encadreur de la jeunesse et, de ce fait, tenu à prêcher par le bon exemple, ou alors on cherche à faire autre chose. Le basket-ball ne peut pas constituer un refuge pour n’importe qui sans aucune pédagogie en la matière.
A chacun ses prérogatives.
HERMAN MALUTAMA
D’ENTRAINEUR A CENSEUR D’ARBITRES : Une reconversion inopportune et suicidaire
