La RDC a libéralisé le secteur d’assurance
depuis 2019. La Société Nationale d’Assurance (Sonas) a perdu cependant
le monopole qu’elle détenait depuis plus de 50 ans. Quatre sociétés privées avaient reçu des agréments de l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances
(ARCA) pour œuvrer dans le secteur et concurrencer la Sonas. Il s’agit de Activa
Assurances RDC, Société Financière d’Assurances Congo (SFA CONGO), Rawsur SA et Rawsur Life qui, une année après, ne sont pas vraiment connues à
Kinshasa. Entretemps, les kinois qui connaissent mieux la Sonas continuent
à lui faire confiance à l’instar de Jules Mboyo, la trentaine, empployé dans une
société des télécommunications. Ce père de famille ne connaît que le nom d’une
seule société d’assurance. «Je ne savais même pas que le secteur avait été libéralisé. Je ne vois que la publicité de la
Sonas à la télé ou à la radio. Si quelqu’un veut s’assurer je l’enverrai sans hésiter là-
bas», a-t-il déclaré surpris par la question.
Cependant, la Sonas n’a pas bonne réputation du fait des scandales financiers qui émaillent son histoire, même si elle continue de bénéficier de l’avantage de la notoriété et de son ancienneté auprès
de beaucoup de kinois. Marie Ipopi, étudiante en deuxième Licence à l’Institut Supérieur de Statistiques dont le père avait été soigné grâce à une assurance maladie à laquelle il avait souscrit auprès de la Sonas est fière de cette entreprise.
«Je ne sais pas si je dois dire que je fais vraiment confiance à la Sonas mais je sais que l’on peut y récupérer tôt ou tard son argent. Mon père était tombé malade en 2017 et il lui fallait une évacuation à l’étranger pour des soins appropriés. Mon frère avait contracté un prêt à la banque pour les soins parce que la Sonas avait mis beaucoup de temps pour nous servir. Après six mois, il a tout de même été servi et il a pu rembourser le prêt. Il y a eu donc beaucoup de de lenteur et de la paperasse à remplir mais on a pu en fin de compte
recevoir notre argent. Je préfère encore la Sonas que ces sociétés créées pour la plupart par des asiatiques qui peuvent se volatiliser du jour au lendemain avec nos ressources avec notre argent», a-t-elle confié. En même temps, nombreux sont ceux qui se montrent encore sceptiques vis-à-vis de cette Société qui, selon
eux, est une entreprise à problèmes. «Si ce n’est pas un détournement qui n’est pas
dénoncé, c’est le non-paiement des agents ou encore la corruption. Ce n’est pas une bonne image pour une société
qui a pour mission de gérer des fonds appartenant au public», font-ils observer alors que d’autres tout en faisant
confiance à la Sonas, recommandent aux responsables de l’entreprise de mieux
travailler pour redorer son image afin d’attirer une clientèle plus nombreuse.
La notoriété de la Sonas est également confirmée par une étude du cabinet
d’études de marchés Target datée de février 2020, un institut de sondage qui
a révélé que les nouvelles sociétés d’assurance dont Activa, SFA, Rawsur et Rawsur Life sont inconnues des Congolais. Aucune d’ente elles ne dépasse la barre de 20% de notoriété sur le plan
national mais la Sonas trône seule en tête avec plus de 50%. Elle bénéficie encore
de son ancienneté dans le
secteur. Au centre-ville de Kinshasa
un grand arrêt de bus sur le célèbre Boulevard du 30 juin porte le nom de «Sonas». Il est situé justement devant
le siège de cette société et plusieurs personnes la connaissent par ce canal
sans nécessairement être au courant de la gamme variée des produits proposés par elle.
GP