Dans une correspondance du 03 septembre 2020 adressée à Mgr Nicolas Djomo, évêque du diocèse de Tshumbe (Sankuru), les religieux en tête desquels on a reconnu la signature de l’abbé Ndjadi Djowa Jean de Dieu demandent des explications à l’évêché pour ce qui apparaît comme une complicité au complôt contre l’État.
Le religieux s’étonnent d’avoir appris par la presse interposée que «la police nationale avait démantelé une milice privée qui s’entraînait depuis plusieurs mois dans les installations appartenant au diocèse de Tshumbe, dans la commune de Limete, plus précisément dans le quartier Kingabwa», peut-on lire dans cette correspondance.
«Excellence, nous, prêtres, religieuses, religieux, fidèles de Tshumbe et chrétiens de tout bord, sommes humiliés par cette affaire qui fait croire que notre diocèse est complice d’une milice qui s’apprêtait à semer la désolation dans la capitale. Point n’est besoin de vous rappeler que ce fait est qualifié de haute trahison par l’article 190 de la constitution qui stipule que nul ne peut, sous peine de haute trahison, organiser des formations militaires, para-militaires ou des milices privées, ni entretenir une jeunesse armée. En attendant donc le verdict du Tribunal militaire, voudriez-vous nous donner votre éclairage sur cette affaire?», demandent les catholiques à l’évêque Djombo dont les accointances avec les milieux politiques sont bien connues et exaspèrent parfois l’église.
Des sources indiquent que l’ Abbé Maurice Esema, économe d’une autre maison diocésaine de Tshumbe située au quartier Righini à Lemba, était convoqué mercredi devant l’auditorat militaire pour le même dossier alors que la Cenco exprimait son mécontentement à l’évêque de Tshumbe qui a confié la gestion de la parcelle de Kingabwa à l’abbé Pierre Mutanga, prêtre défroqué de Kananga et marié avec une ex-religieuse, dont les complicités avec l’UDPS sont connues.
Pour rappel, la police a démantelé jeudi 27 août un groupe des «inciviques» à Limeté au quartier Kingabwa. «Il s’agit d’un groupe des jeunes dont l’âge varie entre 20 et 35 ans, recrutés par un membre de la maison civile du chef de l’Etat sous forme d’une milice en formation afin d’intégrer la milice dénommée ‘‘Gardien de la paix volontariste de Fatshi’’ avec pour mission de protéger le pouvoir du chef de l’État », avait-on appris.
En réaction à ces propos, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS a, sur son compte Twitter déclaré que «les gens qui réfléchissent de cette manière, leur place est au Centre neuro pyscho-pathologique (CNPP). Il y a quelque chose qui ne va pas dans leur tête. Quand nous étions dans l’Opposition, au moment où on pouvait penser à la création d’une branche armée, nous ne l’avons pas fait. Aujourd’hui où nous sommes au pouvoir et l’institution président de la République est animée par un membre de l’UDPS, on nous colle des bêtises».
Le numéro 2 du parti présidentiel avait indiqué à l’occasion que «Jean-Marc Kabund a fait son rapport au chef de l’Etat par rapport à cette question». Comment expliquer que l’UDPS qui est cité dénonce cette affaire? On avait dénombré 23 personnes arrêtées par la police lundi 28 août sur instruction du ministre de l’Intérieur en rapport avec ce sujet.
A.M