Une délégation de la Banque Mondiale, conduite par le directeur des opérations pour la RDC, Jean-Christophe Carret et le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ont fait le point lundi 29 août dernier sur les résultats du partenariat entre le gouvernement congolais et cette institution de Bretton wood. Sur les 2, 6 milliards USD disponibilisés par la BM pour la RDC depuis deux ans pour de nouveaux projets centrés sur le développement humain (l’éducation, la santé et la protection sociale), seuls 1,5 milliards USD ont été effectivement engagés à ce jour. Pour le directeur des Opérations de la BM, le défi est d’absorber le milliard restant pour appuyer la politique de gratuité dans le secteur de l’enseignement primaire en RDC.
Mais cet appui budgétaire, selon Christophe Carret, est conditionné par la mise en place des réformes en matière de gouvernance des Finances publiques. Il vise à assister la RDC dans l’atténuation des effets de la Covid-19 sur son économie et dans le financement des projets d’infrastructures. La BM envisage aussi de financer le projet d’assainissement, d’électrification et de desserte en eau potable dans la ville de Kinshasa, dans les quartiers les plus défavorisés. «Un des dossiers importants du moment, c’est la préparation d’un appui budgétaire qui va permettre d’aider le pays à surmonter le ralentissement de l’économe dû à la Covid-19. Cette aide budgétaire est assez souvent difficile à préparer. Elle vient en appui aux réformes économiques ambitieuses. Elle s’appuie sur une matrice des réformes», a expliqué Jean-Christophe Carret, avant de préciser que « la réunion était centrée autour de la revue de l’avancement par le gouvernement de la réalisation de 11 réformes des politiques économiques qui constituent cette matrice. 7 de ces 11 mesures sont déjà très avancées, certaines d’entre elles sont déjà acceptées par nos avocats. On a parlé de 4 mesures qui restent à finaliser avant que nous puissions présenter cet appui budgétaire. C’est emblématique cet appui budgétaire. Il intervient dans un cadre compliqué. On doit faire face à un ralentissement très fort de l’économie. C’est aussi un moment particulier du partenaire entre la RDC et la Banque mondiale. Nous n’avons plus fait d’appui budgétaire depuis le réengagement de la Banque mondiale et d’autres partenaires en 2001 après la guerre. Si nous arrivons à conclure ce processus se serait une grande victoire pour le partenariat». En avril dernier, le premier ministre avait déjà entamé les contacts avec les deux présidents de deux chambres du parlement au sujet du dépôt de ce collectif budgétaire afin de corriger les dépenses et les recettes de la Loi de Finances 2020 en fonction de la conjoncture économique actuelle sérieusement affectée par les effets de la pandémie au coronavirus. Début juillet, Deogratias Mutombo gouverneur de la Banque Centrale du Congo avait expliqué que la deuxième facilité de crédit rapide du FMI (363 millions USD) avait été transformée en appui budgétaire.
JM