Dans un rapport publié mardi, Human Rights Watch (HRW) dénonce une répression politique qui a pris de plus en plus de terrain pendant la période de l’Etat d’urgence. L’ONG affirme avoir compilé des dizaines de cas de violences, de passage à tabac, d’arrestation voire des poursuites judiciaires contre les journalistes et les détracteurs du régime en place.
« Notre recherche montre qu’un certain tournant répressif a été amorcé en janvier cette année alors même que la première année du mandat de Félix Tshisekedi s’était soldée sur un bilan encourageant. Malheureusement on observe une restriction croissante de ces droits sur les sept premiers mois de l’année. Tous ces cas sont liés à la liberté d’expression et des réunions pacifiques. Cela se passe dans tout le pays», souligne le représentant de HRW en RDC avant d’ajouter : «On a également observé que depuis le mois de mars où l’état d’urgence a été décrété les autorités ont utilisé ces mesures notamment celles d’interdire le rassemblement de plus 20 personne comme prétexte pour limiter ou réprimer les manifestations pacifiques avec un usage de la force excessif de la part des forces de police».
HRW précise que la crise qui sévit actuellement en RDC n’est pas seulement sanitaire, mais économique et politique. Elle dans ce nouveau comportement le risque est de retomber dans les vielles habitudes répressives. «L’administration du président Félix Tshisekedi en RDC a sérieusement restreint les droits humains en 2020».Human Rights Watch a interrogé 36 personnes en RD Congo, dont des victimes d’abus, des avocats, des défenseurs des droits humains et des activistes pro-démocratie, ainsi que des journalistes selon ses propres données.
Depuis janvier, Human Rights Watch a documenté au moins 39 cas de menaces et de harcèlement liés à la liberté d’expression et à la liberté de la presse dans la moitié des 26 provinces du pays. Dans 17 de ces cas, des personnes ont été arrêtées ; deux d’entre elles sont toujours derrière les barreaux. Au moins 11 personnes ont été arrêtées pour des chefs d’accusation d’«outrage à l’autorité», ceci incluant des gouverneurs de province, des députés et, dans un cas, le président. Sur les 19 journalistes ayant fait l’objet de harcèlement, 8 ont été arrêtés.
A.M
HRW déplore un virage répressif sous fatshi
