Morgan Swank, un survivant de la Covid-19 se plaint de souffrir toujours de symptômes respiratoires nécessitant un inhalateur, rapporte le chroniqueur Ryan Prior de CNN qui ajoute que Daniel Green, un autre patient atteint de la même pandémie, est toujours entravé par la grave infection virale qui l’a frappé en mars et l’a laissé cracher du sang. Il y a trois mois, ce chercheur associé en études postdoctorales de 28 ans, originaire de Newcastle (Royaume-Uni) était en visite avec des amis dans les alpes françaises. A l’instar de bien d’autres patients atteints de Covid-19, Daniel Green a gardé le lit pendant plusieurs semaines contrairement à d’autres malades, et depuis, sa vie n’est toujours pas revenue à la normale. «Depuis lors, cela a été intermittent avec une fatigue extrême. Chaque jour, j’ai un brouillard cérébral, des difficultés de concentration et des problèmes de mémoire à court terme qui rendent la lecture, l’écriture et la parole difficiles », a-t-il déclaré, ajoutant que «respirer est devenu très difficile. Je n’ai pas l’impression d’avoir ma pleine capacité de respiration. Si je marche pendant une minute, je ressens un épuisement généralisé».
De telles manifestations de la maladie et les ennuis subséquents qu’elles comportent dans la vie quotidienne de Green ne sont pas chose exceptionnelle. «Environ 80% de patients de la Covid-19 expérimentent une version légère ou asymptomatique de cette maladie. Ce sont les 20% restants qui nous inquiètent», estime à ce propos le Dr Luis Ostrosky-Zeichner, professeur de médecine à la McGovern Medical School de l’Université du Texas confirmant ce que l’on savait déjà : un patient sur cinq va souffrir d’une forme grave de la maladie.
Des malades de plus en plus jeunes
Alors que le nombre de cas parmi les personnes jeunes ne fait qu’augmenter, Daniel Green et d’autres dans la vingtaine comme lui témoignent de plus en plus des ravages provoqués dans leurs vies quotidiennes par la Covid-19. Le personnel soignant observe que la plupart de ces patients peuvent potentiellement subir des lésions pulmonaires permanentes, notamment des cicatrices et une capacité respiratoire inférieure réduite.
« Ce que nous ne sommes pas encore parvenus à évaluer avec précision, c’est ce qui se passe lorsqu’une personne est infectée, ou lorsqu’elle attrape la maladie et se rétablit par la suite », a déclaré le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, dans une communication à la Convention internationale BIO au mois de juin dernier. «Nous ne connaissons pas l’étendue du rétablissement. Impossible de dire s’il est complet ou seulement partiel, il y a donc encore énormément de choses à apprendre», a-t-il déclaré.
Il s’agit en fait d’informations fort utiles aux jeunes générations dont on savait jusque-là qu’ils sont moins susceptibles de mourir du coronavirus que des personnes plus âgées.
Qu’ils aient contracté le virus sur les sommets enneigés des Alpes ou au cœur de l’épidémie dans le Queens à New York, plusieurs jeunes dans la vingtaine tombent malades de Covid-19 et restent affectés par la pandémie.
Leurs histoires sont un avertissement gratuit aux jeunes générations : arrêtez de jouer avec le coronavirus. Cette maladie menace tous les êtres humains et peut endommager gravement votre corps de façon permanente. «Ce que j’aime dire à mes étudiants et à mes patients, c’est que la Covid-19 est semblable à une loterie que vous ne voudriez certainement pas gagner», a déclaré Ostrosky-Zeichner.
Chez lui à Newcastle, Daniel Green en est à son quatrième mois consécutif de souffrances. Son médecin traitant lui a délivré une attestation dans laquelle il est mentionné qu’il n’est pas en mesure d’exercer une activité professionnelle à temps plein, qu’à la limite il ne pourrait entreprendre que des projets occasionnels de temps en temps quand il le peut et qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire pour lui étant donné qu’il doit garder le lit.
Des symptômes persistant et graves
«Il y a deux semaines, j’ai eu une sensation d’écrasement dans ma poitrine. J’avais l’impression de ne pas pouvoir respirer. C’était une impression effroyable », dit ce jeune homme de 30 ans en parfait état de santé qui s’était rendu sans la moindre précaution dans un bar bondé. Une semaine plus tard, alors qu’il conduisait sa voiture, il s’est senti brusquement très faible. Craignant de s’évanouir derrière le volant, il a décidé de faire une pause. Il a dû s’arrêter sur le bord de la route pour appeler d’urgence une ambulance qui l’a récupéré car il sentait que son état allait de mal en pis. Quelques temps plus tard, Il s’est retrouvé dans un hôpital branché sur un tube respiratoire.
Il a rejoint le Long Covid Support Group, où il a partagé son expérience traumatisante avec plus de 6.000 autres personnes du monde entier souffrant elles aussi de symptômes similaires à la suite d’une infection à la Covid-19. Sa petite amie, une infirmière, vit en ville, mais à part quelques promenades socialement distantes, il ne lui a pas été possible de la voir depuis plusieurs mois.
«Quand je me sens mal, je me demande si c’est la Covid-19, ou bien est-ce que je ramasse chaque microbe ambiant parce que mon système immunitaire est tellement bas? », s’interroge-t-il.
Il est pris dans les limbes quelque part entre la maladie et la santé. Il souffre d’une maladie que l’établissement médical a encore du mal à définir, et on ne sait pas s’il est sûr pour lui ou pour les autres d’être en contact les uns avec les autres. « Le strict isolement auquel je suis astreint me donne parfois l’impression de me sentir un peu comme un lépreux aux temps où aucune médication n’était disponible pour soigner cette maladie », a-t-il dit.
OH