Invité à s’exprimer sur les grandes questions d’actualité, mardi sur Top congo FM à l’occasion du 17ème anniversaire de ce média privé, le député national Lambert Mende a indiqué que «si aujourd’hui la coalition FCC-CACH existe c’est parce qu’il y a des grands esprits qui voient avant tout les projets. Je considère les efforts fournis par Joseph Kabila et Félix Tshisekedi en faveur de la coalition comme un premier pas. Nous devons poursuivre dans ce sens-là. Il faut une certaine audace. Les situations sont d’une telle intensité qu’il faut des initiatives». Ce credo aux qualités managériales et de dépassement de deux leaders de la coalition au pouvoir en RDC intervient dans un contexte de tensions et de doutes émis par certains sur l’avenir de la coalition FCC-CACH tandis que d’autres parient sur la longévité d’une coalition fondée non sur des individus en quête de positionnement mais sur la nécessité de baliser le chemin d’un avenir meilleur pour le pays. Un point de vue partagé par le député PALU Patrick Muyaya pour qui, Lambert Mende et Victor Wakwenda sont des modèles. «Beaucoup dans cette coalition ne discutent que sur le sort des individus. On ne va pas dans de débats de fonds. Il faut parler du futur», a exhorté le président du Réseau des jeunes parlementaires.
Répondant aux allégations de Victor Wakwenda de l’UDPS/T. qui avait cité le Belge Louis Michel selon lesquelles Joseph Kabila aurait fait du Congo un non-État, Lambert Mende a décrié le mimétisme qui pousse à croire que la définition de la situation congolaise relève d’acteurs étrangers. Pour lui, les propos de certains leaders occidentaux à cet égard n’engagent qu’eux-mêmes. «60 ans pour un homme c’est beaucoup, mais pas pour un Etat», a-t-il martelé en revendiquant le droit pour les élites congolaises de tracer leur voie et même de comettre des erreurs en ce faisant. L’élu du Sankuru estime qu’il faut couper le cordon ombilical qu’on a toujours voulu maintenir entre la RDC et la Belgique, l’ancienne puissance coloniale. Il pense qu’il faut élargir la coalition CACH-FCC et non la dissoudre. Récemment nommé PCA des Lignes Maritimes Congolaises par Félix Tshisekedi, Lambert Mende souligne que les propos désabusés et excessifs de Louis Michel se situent dans l’illusion qu’il se faisait lui-même et son pays la Belgique étaient au centre de tout. «Joseph Kabila n’a pas ramé dans le sens des directives néocoloniales qu’on voulait lui dicter. Ces mots ne reflètent pas la réalité. Pour Louis Michel, si Kabila lui avait permis de continuer à faire main basse sur les richesses de notre pays, il aurait affirmé que la RDC était un État», a déploré Mende avant d’ajouter que «Joseph Kabila a construit plus de kilomètres de route que le maréchal Mobutu. (Et donc), les crises que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas de nature à nous aider à nous développer».
Leadership de l’UDPS cause des tensions
Victor Wakwenda, président de la Convention démocratique du parti (CDP), a reconnu le faible leadership actuel de l’UDPS comme responsable des tensions récurrentes au sein de la coalition FCC-CACH et annoncé pour très bientôt la mise en place du directoire à la tête du parti présidentiel. D’après ce cadre et proche de feu Etienne Tshisekedi, son parti dirigé actuellement par Jean Marc Kabund est responsable à bien des égards dans les tensions au sein de la coalition. «Si ce directoire est mis en place, le leadership va entreprendre des démarches auprès de nos partenaires pour élaborer ce que nous devons mettre en place, parce que le leadership qui nous a représenté gère la situation de facto. C’est ça le problème. On va y mettre fin bientôt», a-t-il précisé.
Le président de CDP explique cependant que l’UDPS est actuellement en difficulté de leadership. « Il y a eu un déficit au niveau de la compétence pour transcender les problèmes », fait observer Wakwenda en déplorant les incidents survenus entre les militants de CACH et du FCC: «Dès que le directoire sera installé après l’état d’urgence, tout rentrera dans l’ordre», laisse-t-il entendre.
Victor Wakwenda a appuyé la récente décision du ministre de l’Intérieur sur la polémique autour de statuts de ce parti. Les textes de l’UDPS prévoient en effet la mise en place d’un directoire constitué de trois personnes à la tête du parti en cas d’empêchement du président élu au congrès. Ce problème a opposé le camp Kabund, actuel président a.i. à d’autres membres comme Jacqmin Shabani, Victor Wakwenda et le député national Paul Tshilumbu.
A.M