Alors que l’autorité morale de l’UDPS/T., le président de la République Félix Tshisekedi a désigné la députée nationale Patricia Nseya pour concourir au poste de vice-1er président du bureau de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund qui en a été évincé au cours de la plénière du 25 mai 2020 dernier conteste toujours la régularité de sa destitution. Le président ai. de l’UDPS/T. a même saisi mardi 09 juin le Conseil d’État afin d’être réhabilité.
Le geste de Kabund est considéré par certains observateurs comme une rébellion vis-à-vis du président de la République qui avait pourtant tranché pour ne pas laisser vacant ce poste qui revient de droit, selon les accords FCC-CACH, à l’UDPS.
«Pourquoi c’est seulement après l’annonce de la candidature de l’honorable Nseya qu’il a choisi de saisir le Conseil d’État? Pourquoi n’a-t-il pas assisté à la réunion convoquée par la hiérarchie à cet effet? Que prepare-t-il ? », s’interroge-t-on dans l’opinion où l’on déplore cette saisine à contre-courant d’un intérimaire qui défie ainsi l’autorité morale du parti dont les membres se sont inclinés devant son choix sur l’honorable Patricia Nseya.
Dans tous les cas, il faudra attendre l’avis de la Cour constitutionnelle après la décision prise par le Conseil d’Etat qui a jugé recevable et fondée la requête de Kabund en annulation de sa défenestration et du calendrier fixant la date de l’élection au poste de premier vice-Président de l’Assemblée nationale.
On rappelle que Jean-Marc Kabund avait saisi la Cour de cassation pour faire taire Jean-Jacques Mamba, initiateur de la pétition sur sa déchéance.
Conforté dans sa dérive en complicité avec certains cadres de son parti, il avait voulu rééditer l’exploit en instrumentalisant le Conseil d’Etat, cette fois pour arrêter la procédure d’élection pourtant conforme au règlement interne de l’Assemblée nationale.
Dans les rangs de l’UDPS, la sortie de Kabund divise et sonne comme une note discordante alors que le parti présidentiel s’est déjà choisi une candidate, Patricia Nseya au poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS qui tente désormais d’émerger comme un acteur central dans le camp de Fatshi, devra expliquer à l’opinion pourquoi l’UDPS n’a pas demandé à Jean-Marc Kabund de retirer sa requête.
A en croire certaines rumeurs, le Conseil d’Etat aurait été influencé par la hiérarchie de l’UDPS qui lui aurait donné des orientations en ce sens. Il est à craindre alors que l’Etat de droit soit ainsi fragilisé s’il est prouvé que cette juridiction se plie au voeu des cadres du parti présidentiel en annulant la décision de déchéance de Kabund et de suspendre le processus de l’élection de son remplaçant au bureau de la chambre basse du parlement.
«A tout prendre, les contradictions avérées de l’UDPS desservent ce grand parti de CACH, partenaire du FCC dans la coalition», fait observer un politologue qui regrette cette culture d’essai-erreur et d’amateurisme. Entretemps, Patricia Nseya découvre qu’elle appartient à une famille politique où rien n’est jamais joué d’avance surtout avec des profils comme Jean-Marc Kabund.
AM