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Lettre ouverte à Madame Colette Braeckman
Réaction à votre article du 28 mai 2020 publié dans le journal le soir, intitulé : « au lendemain de la reprise du procès de Vital Kamerhe, le décès soudain du juge Raphaël Yanyi frappe les esprits. L’ombre du poison plane désormais sur Kinshasa. »
Madame,
Rien qu’à lire l’intitulé de votre article, tout Congolais averti ressent la profondeur de la haine qui vous anime contre les populations congolaises en général, et celles de l’Est du pays en particulier. Cela démontre à suffisance vos velléités balkanisatrices de la RDC en tentant d’opposer les communautés congolaises entre celles de l’Est et celles de l’Ouest du pays. Ces velléités sont clairement exprimées dans vos propos caricaturaux en affirmant, nous citons: « Autant le dire : l’ombre du karoho, ce redoutable et indiscernable poison venu de l’Est, plane désormais sur Kinshasa et inquiète plus que la pandémie universelle ».
Vouloir présenter les populations de l’Est du pays comme des primitifs qui recourent au poison pour taire leurs adversaires, non seulement n’honore pas votre plume mais aussi traduit votre esprit de complaisance.
Restant dans votre agenda déstabilisateur de la RDC, vous êtes allée plus loin dans vos velléités en accusant un camp politique au sein de la coalition actuellement au pouvoir à Kinshasa de se livrer à des actes de règlement de compte à la suite du décès d’un officier général des Forces Armées de la RDC. De quelle preuve découle votre insinuation en associant la mort de Monseigneur Gérard Mulumba, ancien chef de la Maison Civile du Président de la République Félix Tshisekedi, à la vengeance de ce vaillant Général Delphin Kahimbi. Tout esprit averti comprend votre détermination à vouloir opposer les Congolais les uns contre les autres. Depuis la passation pacifique du pouvoir politique à Kinshasa, beaucoup de pyromanes s’activent pour entretenir la discorde entre les acteurs majeurs de l’alternance en RDC. Et vos écrits s’y prêtent à cœur-joie, malheureusement.
Madame,
En cette période difficile où toute la communauté congolaise est affectée par la mort inopinée du juge Raphael Yanyi, un homme qui conduisait avec transparence et dignité le procès du programme de 100 jours du Président de la République, à la grande surprise vous avez choisi de le qualifier de «procès Vital Kamerhe», et pourtant il n’est pas le seul prévenu dans cette affaire, ce qui dénote alors votre volonté d’influer sur l’issue de ce procès tout simplement parce qu’il est natif de l’Est du pays que vous ne tolérez pas.
Jusque-là Vital Kamerhe est présumé innocent, mais vous, vous avez choisi sa condamnation donnant l’impression que votre intérêt serait satisfait dans la mesure où cela faciliterait probablement votre combat de balkaniser la RDC. Détrompez-vous, la justice congolaise ne suivra pas votre volonté, elle dira le bon droit dans ce procès.
Objectif-Infos.cd
Hommages au juge Raphaël Yanyi
Je ne l’ai jamais connu personnellement. Néanmoins, j’étais en contact avec lui par le biais d’un membre de sa composition, celui dont la question a bouleversé la défense : «en quelle qualité avez-vous posé les actes dans le comité de supervision ?», et à qui il a été répondu «l’une (dircab) comme l’autre (membre du comité de coordination du programme des 100 jours)».
Raphaël Yanyi, ‘‘élégant’’ pour les intimes sans avoir été à l’hôpital, est décédé dans l’exercice de ses fonctions et nous n’avons pas eu le temps de l’approcher physiquement pour lui dire tout le bien que nous pensons de lui. Nous lui témoignons notre reconnaissance et lui rendons un hommage mérité, lui qui s’est engagé à récupérer les fonds du Trésor logés illégalement dans des comptes particuliers. Intègre, Yanyi n’a cédé ni aux propositions de corruption, ni aux menaces et intimidations qui ont été son lot quotidien. Même si les médecins du Centre Nganda qui ont constaté sa mort n’ont pu en établir sur le coup la cause, l’opinion en doutait déjà. Le procès dans cette affaire ministère public contre Kamerhe et consorts offre un spectacle digne de la maffia sicilienne: un avocat de la défense sur demande de son client sollicite et obtient que le juge ôte son masque de protection alors qu’il n’avait même pas entamé l’audition des prévenus. Les quelques phrases qu’il avait prononcées avant cet épisode étaient pourtant bien audibles pour les radiotéléspectateurs qui suivaient en direct les échanges. Visiblement désarçonné par la demande, le juge ôte sa visière pourtant appropriée pour la circonstance. Il était piégé. Lorsqu’il reprend la parole, sans visière ni masque, sa respiration change brusquement. Il tousse. Une main inconnue lui glisse un masque pendant que les avocats se regardent avec leurs clients respectifs d’un air entendu.
Derrière son nouveau masque, le juge tousse à nouveau, une fois, deux fois.
Personne ne soupçonne encore rien et l’instruction commence.
Le premier inculpé semble assuré. Il préfère se défendre seul. Ses avocats parlent peu. C’est un homme rusé et plein de suffisance qui se permet même de donner un cours de droit administratif aux magistrats en face de lui.
L’Officier du ministère public pose quelques petites questions auxquelles le prévenu répond en des circonlocutions très longues. Tout en fixant la caméra d’un regard perçant, il exige des preuves, pièces contre pièces et va même jusqu’à conclure l’audience en lieu et place du juge président. Lorsque par effet de manches un avocat de la patie civile lui lance «vous n’allez pas échapper», il proteste avec véhémence et se dit victime expiatoire d’on ne sait quel péché.
De son côté, le coaccusé qui, lors d’une audience précédente, prétendait ne pas parler la langue de Voltaire, retrouve une verve dans ladite langue pour revendiquer son appartenance à l’islam tout en réclamant une … bible sur laquelle il se dit prêt à jurer son innocence. Il en appelle même à sa défunte mère avant de retomber en prostration, ne se rappelant plus ce qu’il avait mangé la veille. A dormi debout…
Dans une sorte de bousculade, le prévenu entre en altercation avec la partie civile qui lui reproche des menaces («Si vous invitez ma femme et ma fille pour comparaître comme renseignantes, je vais mettre le feu») et lui demande de cesser d’intimider les avocats, le juge président Yanyi qui en prend acte interrompt l’algarade et renvoie l’audience au 03 juin.
Sa mort par empoisonnement selon les premiers résultats de l’autopsie serait-elle une manifestation du ‘‘feu’’ en question ? A ses collègues chargés d’enquêter sur cette disparition suspecte, de répondre.
Quelques questions viennent à l’esprit au sujet de cette tragédie : Qui a apporté ce masque? Qui le lui a remis ? Qui a installé les micros qui semblent l’avoir incommodé séance tenante ?
Le juge président Yanyi ‘‘élégant’’ est mort le 27 mai. Puisse ce jour devenir la journée du magistrat congolais, à défaut pour la République, d’ériger un monument ou de baptiser une avenue en mémoire de ce jeune magistrat intègre que les Congolais ont découvert l’espace d’un début de procès. Que sa famille soit honorée et assistée comme il se doit par l’Etat congolais qui doit aller au-delà de la simple attribution d’une médaille de mérite.
Adieu juge président Raphaël Yanyi. Tu as fini chef d’une juridiction d’instance mais tu ne mouras jamais dans la mémoire de tes compatriotes et encore moins de tes collègues qui, espérons-le, n’auront pas peur du ‘‘feu’’ de qui que ce soit.
Ce 27 mai était ton jour. Dieu a donné, Dieu a repris. Que la gloire Lui revienne.
Joël Cadet NDANGA
Un journaliste menacé par des proches de Mukumadi
Nous informons toute la communauté du Sankuru en particulier et l’opinion nationale en général, que depuis ce dimanche 31 mai 2020, le journaliste Patrick Lokala est victime de menaces de mort de la part de certains proches du gouverneur déchu du Sankuru, Joseph Stéphane Mukumadi. Ces derniers, avec à leur tête un certain Maître John, beau frère dudit gouverneur, lui reprochent d’avoir exigé la démission du gouverneur pour donner à cette province une nouvelle chance de se choisir de nouveaux dirigeants. Ils n’auraient pas digéré l’appel de ce chevalier de la plume à la population du Sankuru l’invitant
à exiger du gouverneur des éclaircissements sur l’utilisation des fonds mis par le gouvernement central à la disposition des entités territoriales décentralisées (ETD) pour leur fonctionnement.
Prenant au sérieux ces menaces dont il affirme détenir des preuves, Patrick Lokala a annoncé qu’il rendra M. Mukumadi et ses proches responsables de tout potentiel danger qui lui arriverait.
Jeunesse Consciente du Sankuru