La plénière du 7 mai 2020 au Sénat était vivement attendue par l’opinion publique. Elle s’est terminée par un désarroi pour les tenants de la division entre les partenaires de la coalition FCC-CACH.
Tout a commencé par une communication d’Alexis Thambwe Mwamba, président de la chambre haute du parlement, qui a exprimé sa désolation au sujet de l’incident du 30 avril dernier et rassuré la gent féminine du Sénat de son respect pour la femme en général et les sénatrices en particulier. Après quoi, la parole a été accordée au rapporteur-général puis s’en est suivi les explications détaillées du questeur sur la problématique des frais de réaménagement de la salle des plénières au sujet de laquelle la sénatrice Bijou Goya (Haut-Katanga) avait provoqué un esclandre qui avait fait sortir le président Thambwe de ses gongs.
Au vu du dossier sur les travaux de réfection qui a connu plusieurs spéculations tel que présenté par le questeur du sénat, il convient de retenir ce qui suit:
1. Le coût total de la réalisation de ces travaux s’elève à 3,4 millions USD et non 4 ou 7, voire 11 millions USD, chiffres avancés par certains manipulateurs d’opinions.
2. La société qui a gagné le marché n’a aucun lien avec le fils du président Thambwe. Il s’agit de la société Modern Constructions, très connue en RDC. C’est une société qui a plusieurs références, notamment la construction de l’immeuble Kin Ya Sita en face de la poste sur le boulevard du 30 juin.
3. Contrairement à certaines rumeurs, toute la procédure pour l’octroi d’un marché public de gré à gré a été scrupuleusement respectée.
Pour la gouverne de ceux qui ne le savent pas, l’obtention d’un marché de gré à gré comme une exception, requiert outre l’urgence, de la part du maître d’ouvrage des conditions relatives à : un label de qualité (ce qui passe par la preuve de ses dernières réalisations) et sa capacité financière. Tous ces éléments avaient été vérifiés et attestés, ce qui avait permis la régularisation du marché par la Direction générale de contrôle des marchés publics (DGCMP).
Le contrat liant le Sénat à la société Modern Constructions est un préfinancement par cette dernière qui attend toujours d’être remboursée par palliers. Rien n’a donc été déboursé jusque là par le Trésor.
A la fin de l’exposé du questeur, le président Thambwe Mwamba a soumis la question au débat, en donnant la parole à une dizaine de sénateurs qui ont, dans leur ensemble, manifesté leur satisfaction. Sur la question de l’opportunité d’une commission d’enquête, comme le veut la procédure en pareille matière, les sénateurs ont voté non, s’estimant suffisamment édifiés par la présentation du questeur.
C’est à la suite de ce vote de rejet de la commission d’enquête que la sénatrice Bijou Goya a pris la parole pour présenter ses excuses du fait des incidents provoqués auparavant par elle en promettant à ses collègues de ne plus y revenir. Seule ombre au tableau, sa prétention à transformer sa démarche en une action «au nom de toutes les femmes du monde» dont on ne voit pas bien le rôle et la place dans cet incident parlementaire qui l’avait opposé au n°1 du Sénat congolais.
La même plénière du Sénat de jeudi a fait suite à la demande du chef de l’Etat sur la prorogation de l’état d’urgence après présentation d’un texte en provenance de l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture à la chambre haute du Parlement.
Le texte a été adopté à l’unanimité.
Papy Tamba