La lourdeur des services de l’Institut national de recherches biomédicales (INRB) qui reste à ce jour le pivot central de la riposte de la RDC à la terrible pandémie du Covid-19 risque d’aggraver les conséquences de cette catastrophe sanitaire dans le pays. La solution à ce problème fonctionnel réside dans une décentralisation par la mise à disposition progressive en mode d’urgence d’autres structures médicales dans les provinces et principales agglomérations du pays d’équipements de prélèvements et de tests. « Imaginons ce que serait la prise en charge médicale d’une pandémie comme le Covid-19 sur un espace géographique aussi large que l’Europe occidentale dans son ensemble si des pays aussi nombreux que la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, le Luxembourg, etc. devaient dépendre d’un seul et unique laboratoire du genre INRB », s’est interrogé à bon escient Jean-Claude Kazembe, ancien gouverneur du Haut-Katanga qui a réfléchi à la question. « Qu’arrivera-t-il (que Dieu nous en préserve, mais mieux vaut prévenir que courir après le danger) si chaque province de notre pays venait à enregistrer 1.000 cas suspects du Covid-19 ? Connaissant l’état de nos voies de communication, tous les territoires de nos provinces seront-ils à même d’envoyer à l’INRB/Kinshasa, dans un bref délai, les échantillons de leurs malades ? », a-t-il ajouté.
A l’évidence, l’INRB ne sera pas en mesure de tester 24.000 cas et de faire parvenir les résultats en temps réel afin de procéder au minimum au confinement des cas confirmés positifs et éviter la contamination à grande échelle.
C’est à une telle décentralisation des services de prélèvement et de tests de l’INRB que devraient servir en priorité les fonds alloués à la lutte contre le Covid-19 en RDC.
Il y a en effet urgence et nécessité de rapprocher les laboratoires équipés et leurs personnels de l’arrière-pays car une population évaluée à plus de 80 millions d’âmes, disséminée à travers 2.345.610 km2, ne devrait pas continuer à dépendre d’un seul laboratoire.
La priorité aujourd’hui n’est donc ni le parachèvement des sauts-de-moutons, ni des logements sociaux. Tout doit être mis en oeuvre pour dégager les voies et moyens de prévenir et vaincre la pandémie du Covid-19.
Par ailleurs, la RDC compte aujourd’hui beaucoup de jeunes médecins au chômage ainsi que des finalistes et pré-finalistes en médecine et en sciences infirmières, c’est le moment de les réquisitionner, de renforcer leurs capacités et de les envoyer au front pour barrer la route à la pandémie.
J.N.
COVID-19 : Indispensable décentralisation de l’INRB
