Une attaque armée par des braconniers contre un convoi des Eco-gardes de l’Institut national de conservation de la nature (ICCN) s’est soldée par la mort de 18 personnes parmi lesquelles 13 éléments des forces éco-gardes et 5 civils dans la chefferie de Bwisha sur la route de Rumangabo (Nord-Kivu) vendredi 24 Avril.
Pour les activistes de l’organisation Réseau des droits de l’homme pour le développement et la Paix (REDHODEP), spécialisé dans la protection de l’environnement et de la nature, cette attaque constitue un crime grave contre l’humanité et ne doit en aucune façon rester impuni. « Nous ne pouvons pas accepter que de pareils actes criminels que nous condamnons catégoriquement restent impunis. Il s’agit de crimes ignobles et nous exigeons qu’une enquête sérieuse et immédiate soit diligentée pour en dénicher les auteurs », a déclaré Daniel Buhendwa, un responsable de l’ONG pour qui « on se trouve en face d’un crime contre l’humanité qui ne doit pas être toléré ».
Claude Nyamugabo, le ministre congolais de l’Environnement et développement durable a, dans une communication rendue publique peu après l’agression, rendu un hommage aux éco-gardes tombés dans l’accomplissement de leur devoir et présenté les condoléances du gouvernement congolais aux victimes. Il a annoncé la mise en œuvre d’une enquête devant aboutir à l’identification des criminels auteurs de l’attaque qui doivent « être appréhendés et déférés devant les instances judiciaires compétentes afin que justice soit faite ». Le ministre Nyamugabo a par ailleurs indiqué que le gouvernement congolais avait décidé de prendre en charge tous les frais relatifs à l’inhumation des personnes assassinées au cours de cette embuscade en synergie avec l’ICCN.
Une source sur place a signalé à nos rédactions que cette attaque sanglante est intervenue alors qu’aucun conflit intra-communautaire, intercommunautaire ou même entre l’ICCN et des habitants de Nyamilima dans la chefferie de Bwisha ou dans d’autres chefferies comme celles de Kibizi et de Bwito, riveraines du Parc national dont les habitants avaient l’habitude d’étendre illégalement leurs cultures agricoles les espaces de la réserve naturelle du parc, ce qui poussait parfois le personnel de l’ICCN à détruire des exploitations empiétant la réserve en déracinant le cas échéant des plantations.
Notre source fait état de l’assassinat il y a quelques trois mois d’un autre éco-garde de l’ICCN par des hommes armés non identifiés a Nyamilima dans le groupement de Binza alors qu’il inspectait la clôture électrique délimitant le secteur du parc national dans la zone.
Une affaire à suivre !
JN