Jean Marc Kabund, 1er Vice président de l’Assemblée nationale et très contesté au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi) dont il est le président ad intérim a irrité beaucoup de ses collègues dans la représentation nationale par ses prises de positions pour le moins polémiques.
Une semaine plutôt, Kabund avait enfreint dans un entretien avec la presse locale le devoir de réserve exigé de tout membre des Bureaux des chambres parlementaires sur la possibilité d’une convocation du congrès afin de statuer sur l’autorisation et la prorogation de l’état d’urgence décrété par le chef de l’État Félix Tshisekedi le 24 mars en vitupérant bruyamment contre cette initiative, qualifiée de «manœuvre pour porter un coup à l’institution président de la République». Comme pour s’attirer les bonnes grâces des ‘’gagne petits’’, il avait argué du fait que la tenue du Congrès allait coûter au Trésor public 7 millions USD. Une accusation grave au moment où le pays fait face au Covid-19.
Y faisant suite aussitôt, le député national Jean-Jacques Mamba du Mouvement de libération du Congo (MLC) membre de la coalition Lamuka lui a adressé une lettre afin d’obtenir les preuves de ces graves allégations. N’ayant obtenu aucune réponse et excipant de leur caractère fallacieux, Jean Jacques Mamba a demandé officiellement à Kabund de démissionner du poste de 1er vice président de l’Assemblée nationale sans quoi une procédure parlementaire pour laquelle Mamba rallie les soutiens l’y obligerait.
L’ancien porte-parole du MLC a menacé d’initier une pétition si le chef du parti présidentiel ne s’exécutait pas. Jean Jaques Mamba compte à cet effet sur les députés du FCC qui constituent la Majorité pour faire aboutir une telle pétition. Dans un passé récent, les députés Bembistes avaient coalisé avec leurs collègues du FCC pour occuper le poste du rapporteur adjoint du bureau de l’Assemblée nationale.
Accusé d’être manipulé, Mamba dément et affirme avoir agi en toute indépendance. «J’avais demandé la démission de ma propre secrétaire générale Eve Bazaiba. Ai-je été manipulé. J’ai demandé publiquement à Monsieur Fayulu de condamner le tribalisme qui naissait dans Lamuka. Etais-je manipulé ? J’ai moi même démissionné du porte-parolat du MLC. Manipulation aussi ? J’ai adressé 7 questions écrites dont 1 à Monsieur Vital Kamerhe et demandé en même temps à mon collègue Kabund de justifier ses allégations et faute de le faire, j’exige sa démission. Habitué aux insultes, à l’incompréhension et aujourd’hui aux menaces de mort je réponds : si vous soumettez votre objectivité à la défense d’une cause partisane, vous êtes manipulés par cette cause », a rétorqué le député de la Lukunga (Kinshasa). Et de poursuivre, « soit nous voulons un pays mieux gouverné, soit nous voulons gagner le prix de la contestation perpétuelle. La RDC a tout mais est trahi par sa classe politique. Une chose est sûre : notre collègue doit changer de comportement», a-t-il conclu.
AM