Depuis l’annonce par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, des mesures drastiques face à l’épidémie de Covid-19, force est de constater que les grandes boulangeries de Kinshasa, tenues pour la plupart par des opérateurs économiques libano-indo-pakistanais sont restées égales à elles-mêmes. Aucune mesure d’adaptation à la situation dangereuse créée par la pandémie du Covid-19 n’est observée dans le processus de livraison du pain aux revendeuses qui met ensemble les livreurs et les clientes. Rien n’a changé ni dans l’emplacement ni dans la configuration des lieux qui offrent un spectacle désolant de masses compactes de femmes en interminables conciliabules très rapprochées entre elles ou avec les livreurs, en totale violation des règles élémentaires de distanciation sociale exigées par les autorités sanitaires.
On imagine aisément tous les postillons qui se répandent dans ce milieu sensible par où passe une denrée consommée par des millions de kinoises et de kinois ainsi qu’aux caisses des boulangeries qui n’ont pris aucune disposition nécessaire à cet égard. Pas de masques, pas de gants ni solutions hydro-alcooliques à la disposition des caissières. Aucune distanciation recommandée (un mètre) avec les clientes.
Aussi bien chez Alibaba (Kinsuka), à la boulangerie BKTF (Masina) que chez Mama Poto (Ngiri-Ngiri), Pain Victoire (Lingwala), boulangerie Vimba (Ngiri-Ngiri) et autres, c’est le même constat désolant. Seul un vérificateur ou le percepteur de la boulangerie, sujet libanais ou indo-pakistanais, a le « privilège » d’être doté d’un masque antivirus.
A l’évidence, les opérateurs de ce secteur ne se soucient guère de la santé de leurs employés et clients, ce qui est inacceptable. Les services compétents du ministère du Travail et de la Prévoyance Sociale devraient s’occuper de toute urgence de cette situation qui constitue une brèche ouverte dans le front contre le Coronavirus, une véritable menace pour de nombreuses familles de Kinshasa. Ces employés viennent de tous les coins de la capitale, et le pain qui reste la denrée la plus consommée par les kinois circule de main en main. Les mesures à prendre doivent être dures pour les opérateurs récalcitrants de ce secteur.
Le gouvernement doit imposer de manière généralisée les règles d’hygiène dans les boulangeries.
H.O.