Sa parole était devenue rare tant elle pouvait tenir tout monde en haleine autant qu’elle savait convaincre et captiver. De l’entendement de plusieurs congolais et élites intellectuelles sa parole est une arme de guerre qui a défendu la RDC contre la pensée néocoloniale ou la démotivation des troupes engagées au front. Mais sa voix était devenue presqu’inaudible depuis début 2019. Dans un face à face dimanche avec Christian Lusakueno sur Top Congo FM, Lambert Mende Omalanga, ancien ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement s’est rappelé à l’opinion en donnant de la voix sur les enjeux politiques de l’heure. Face à la demande pressante de certains Congolais de le revoir à nouveau à la tête du ministère de la Communication et Médias, il s’est déclaré prêt à reprendre cette tâche uniquement dans le cadre de la coalition FCC-CACH.
« La coalition FCC-CACH n’est pas seulement possible mais est la seule alternative possible pour la marche de la RDC», a dit le député national avant d’appeler comme l’ont fait Joseph Kabila et Félix Tshisekedi les membres de la coalition à faire preuve de plus de discipline. Il a rappelé qu’au-delà des soubresauts passagers parmi les membres actuels de la coalition FCC-CACH les deux composantes de la majorité parlementaire ne sont pas ennemis même s’ils avaient été antagonistes et adversaires hier. «Pour ce qui est du FCC, les sauts d’humeurs, par moment compréhensibles ne sont nullement l’œuvre de Joseph Kabila», a-t-il ajouté.
Face aux tracasseries administratives subies ces dernières semaines par quelques membres du FCC, Mende a déploré le disfonctionnement, voire la politisation de la DGM qui doit demeurer un service public. «On ne peut pas comprendre que l’époux d’une députée nationale (Emmanuel Ramazani Shadary) ou une députée nationale (Jaynet Kabila) détenant légalement des passeports diplomatiques soient victimes de quelque discrimination que ce soit par rapport à toutes les autres catégories détentrices de tels passeports. Seul un juge peut restreindre la liberté de mouvement des citoyens, pas la DGM », a soutenu l’initiateur de la Convention des congolais Unis (CCU).
Pour lui, les crises peuvent subvenir au sein de la coalition FCC-CACH. «Ne pas les envisager serait du domaine du rêve mais il faut la sagesse, l’intelligence et l’autorité au sommet pour savoir toujours raison gardée».
L’élu de Lodja, l’un des meilleurs de la République s’est dit opposé à «l’arbitraire» des sanctions euro-américaines imposées à des personnalités congolaises. Il dit ne pas comprendre pourquoi lui-même a été sanctionné, ni comment il a été retiré de la liste des sanctions. «Un État étranger ou groupe d’Etats auquel la RDC n’appartient pas n’a pas à sanctionner les personnalités congolaises en lieu et place du Conseil de sécurité de l’ONU. On a voulu par ces sanctions influencer les politiques publiques du régime Kabila en faveur d’intérêts étrangers en violation flagrante de la souveraineté du Congo. Les congolais ne doivent pas banaliser cela».
S’agissant de l’UDPS où les cacophonies à répétition et la guerre de leadership bat son plein, Lambert Mende a appelé la haute direction du parti à y mettre bon ordre. «On comprend que pour certains, le changement tant attendu arrive trop lentement mais le progrès social n’est jamais une génération spontanée».
Parlant des élections gouvernorales du Sankuru de Juillet 2019, Mende a carrément accusé le Conseil d’état de déni de justice et de forfaiture en intégrant délibérément un sujet français sur la liste des candidats gouverneur avant de déplorer l’inconséquence politique d’une partie de l’aréopage des grands électeurs (députés provinciaux)qui ont préféré se laisser corrompre. Il a en outre émis des réserves sur la révision projettée de la loi électorale qui tend à ramener les élections présidentielles à deux tours à cause de la tendance à ‘‘communautariser’’ le débat entre deux tours que l’on a observée dans le passé.
AM