La décision portant investiture du bureau de la Commission Electorale Permanente (CEP), une structure au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)rendue publique récemment a suscité la colère d’une partie de la base de ce parti et a paralysé la commune de Limete avec des scènes de guérilla urbaine dans des affrontements avec la police. Cette décision remplaçait
Jacquemin Shabani par Gédéon Abuka à la tête de la CEP.
Commentant ce coup de colère des militants, Geco Beya, ancien président de la ligue des jeunes de l’UDPS annonce qu’ils manifestaient pour prendre le destin du parti en main. «Les combattants sont en train de prendre leurs responsabilités parce que les choses ne marchent pas. Et ils prennent leur destin en mains.Ils exigent la réorganisation du parti à travers la tenue dans un bref délai du Congrès».
Sur base du Procès verbal de la plénière de la CEP du 19 février 2020, le bureau de celle-ci se compose désormais de : Abuka Seya Gédéon (président), Kabeya Shikayi John (vice-président), Kimoanga Mateba Zéphirin (rapporteur), Bidiafu Makedika Dady (rapporteur adjoint) peut-on lire sur la décision de Kabund datée du 06 février 2020.
Alors que Félix Tshisekedi venait de prendre ses fonctions de chef de l’État et se trouvait dans une situation d’incompatibilité pour exercer les fonctions au sein du parti, la Convention démocratique du parti (CDP) avait mis en place une présidence en forme de triumvirat sur base de l’article 26 des statuts de l’UDPS. Ainsi, Félix Tshisekedi devenait haute autorité politique de référence du parti, avec droit de regard consultatif sur les directives du nouveau directoire.Victor Wakenda, président de la CDP, et Jacquemain Shabani, président de la Commission électorale permanente (CEP), tentaient de convaincre Jean-Marc Kabund, qui s’y est toujours opposé d’accepter cette présidence à trois.
Jacquemain Shabani conteste la décision portant investiture de la nouvelle équipe dirigeante du bureau de la CEP, signée par le président a.i de l’UDPS, Jean-Marc Kabund. Une contestation qui s’est traduite dans la rue à travers la colère de la base de l’UDPS qui n’a pas hésité à brûler les pneus sur la chaussée au point de perturber la circulation et la quiétude de la population jeudi à Kinshasa.
Jacquemain Shabani évoque le droit administratif qui interdit à un intérimaire de prendre des actes de disposition et qualifie de “torchon” ce document portant signature de Jean-Marc Kabund.
«Un intérimaire n’a pas le droit de prendre des actes de dispositions. C’est un document torchon. En droit administratif un a.i n’a pas le droit de prendre des actes de dispositions. Je pense qu’il faut qu’on rappelle à Kabund qu’il est a.i», a-t-il déclaré avant d’annoncer une saisine de la justice pour violation des textes de l’UDPS.
«Je crois avoir fait un effort considérable pour trouver une résolution consensuelle au désordre et à la confusion montés de toutes pièces par JM Kabund, mais hélas, il s’acharne. Je reste convaincu que le parti ne peut pas être géré avec autant de légèreté et d’irresponsabilité aussi j’estime que mon militantisme au sein de l’UDPS ne mérite pas de tels actes d’humiliation», a-t-il dit.
AM