L’interdiction de voyage, la suspension et le décès du général major Delphin Kahimbi, chef d’Etat-major adjoint chargé des renseignements des FARDC donne lieu à des suspicions, des insinuations, des supputations, voire des incriminations dans tous les sens. Dans certaines chancelleries, au sein de la coalition FCC-CACH et de quelques ONG, les boutefeux sont à la manœuvre. Des spécialistes de la terre brûlée y ont trouvé leur bonheur. Au point d’oublier la sagesse des nations en vertu de laquelle « de mortuis nil nisi bene » (‘’des morts, on ne doit dire que du bien’’) et de s’amuser à cracher grossièrement sur la mémoire de cet officier général, l’un des plus valeureux de nos FARDC, tombeur du tristement célèbre CNDP du sanguinaire Laurent Nkunda il y a quelques années. « Mon époux a été victime d’une crise cardiaque ce matin à notre domicile. Je me suis absentée de la pièce pour un petit moment. A mon retour, j’ai trouvé qu’il était tombé » avait déclaré Madame Brenda Kahimbi aux premières heures de ce vendredi fatidique. Mais sur les ondes de Radio France Internationale, on a rapporté qu’une prétendue fille du général disparu aurait déclaré qu’il serait mort des suites d’une pendaison et qu’il aurait été retrouvé « avec un pagne autour du cou ». Face aux différentes hypothèses distillées dans l’opinion, le général-major Léon Richard Kasonga a appelé la population à la patience, rassurant que « tous les moyens ont été mis en place de manière à scruter et à aboutir à la vérité ». Le décès de l’ancien commandant de l’opération ‘’Amani leo’’ étant survenu quelques jours seulement après qu’il ait été empêché par la DGM de prendre l’avion pour Johannesburg et sa suspension, d’aucuns y voient un règlement de comptes orchestré par le nouveau pouvoir avec la complicité des États-Unis d’Amérique dont l’ambassadeur à Kinshasa s’était publiquement réjoui des mesures prises contre Kahimbi alors que d’autres laissaient croire que c’est le président sortant Joseph Kabila qui aurait ainsi fait taire un témoin gênant. Au conseil des ministres de vendredi dernier, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a présenté ses condoléances à la famille du général défunt et à l’armée, tout en ordonnant qu’une enquête soit rapidement menée pour déterminer les circonstances exactes de sa mort.
A.M