Originaire de la province du Sankuru, où son frère aîné, le chef coutumier Moïse Wamu a été sauvagement assassiné en 2019, Gustave Wamu, affecté par les dérives sécuritaires qui écument les populations de cette province, a lancé lundi 27 janvier, un appel à la paix et au sens de responsabilité dans une lettre ouverte à la jeunesse du Sankuru.
«Où allons-nous, jeunes gens, où allez-vous, étudiants, qui courez en bandes par les rues, manifestant au nom de vos colères et de vos enthousiasmes par procuration, éprouvant l’impérieux besoin de jeter publiquement le cri de vos inconsciences indignées ?
Allez-vous protester contre des abus du pouvoir ? A-t-on offensé le besoin de vérité et d’équité, ce qui aurait choqué vos âmes neuves, ignorantes des accommodements politiques et des lâchetés quotidiennes de la vie ?
Allez-vous redresser un tort social ? mettre la protestation de votre vibrante jeunesse dans la balance inégale, qui pèse le sort aussi bien des heureux que des déshérités de ce monde ?
Allez-vous crier, sous les fenêtres de quelque personnage fuyant et hypocrite, votre foi invincible en l’avenir que vous incarnez, au nom de la justice et de l’amour ?
Ma génération est descendue dans les caniveaux des sales besognes politiciennes, démagogiques et sophistes.
L’élite de demain, la jeunesse avenir du Sankuru et du pays doit se tenir debout face à cette classe politique paralysée par les flux et reflux, animée par des matérialistes, des jouisseurs, des anarchistes indignes comme à Nambelo-Lohembe, mon fief et qui ne méritent rien d’autre que le bannissement. La jeunesse doit cesser d’être instrumentalisée pour des modiques sommes d’argent afin de servir les intérêts d’individus véreux et cupides qui n’ont que la politique comme bouclier pour accomplir leurs forfaits lâches et horribles (la quasi-guerre civile qui détruit mon Nambelo-Lohembe concoctée par des prétendus leaders politiques du coin qui sèment la terreur et la désolation en itulisant des ‘‘états-majors’’ criminels constitués de jeunes comme nous)… Je parlerai encore et toujours de mon Nambelo-Lohembe natal, ce magnifique secteur défiguré et transformé en une jungle dont la terre est rouge de sang de ses dignes filles et fils qui crie vengeance. Ados et jeunes du Sankuru, je vous invite à vous rassembler contre cette injure à la raison humaine et à siffler la fin de la recréation pour ceux qui, dépourvus de talents, voudraient ramener vos esprits libérés à l’erreur ancienne, en proclamant la banqueroute de la science et de la légendaire sagesse Tetela. Puissent la bravoure et la grandeur d’âme qui ont toujours animé les filles et fils du Sankuru, ne pas nous quitter, nous, jeunes du Sankuru et du Congo, élite de demain.
Gustave wamu